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Washington juge "inacceptable" le verdict du procès du sida en Libye

dépêche de presse du 6 mai 2004 - Agence mondiale d'information - AFP
Les Etats-Unis ont jugé "inacceptable" le verdict jeudi d'un tribunal libyen condamnant à mort cinq Bulgares et un Palestinien accusés d'avoir propagé le sida dans un hôpital pédiatrique.

"Nous pensons que le verdict qui a été prononcé par la cour est inacceptable", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher.

M. Boucher a ajouté que Washington "suivait cette affaire de près" et était "très critique envers les violations par la Libye des droits légaux et des droits de la personne" des inculpés.

Un médecin palestinien et cinq infirmières bulgares ont été condamnés à mort et doivent être fusillés, selon le texte du verdict obtenu par l'AFP.

Les accusés, présents à l'audience, ont été condamnés par un tribunal de Benghazi (nord), au terme d'un procès qui aura duré quatre ans, "en vertu de la loi 305 qui stipule la peine capitale pour quiconque cause la mort de plus d'une personne", selon le texte.

Les accusés "ont causé la mort de 46 enfants, alors que 380 autres sont infectés", selon le verdict. Ils ont été reconnus coupables d'avoir infecté quelque 400 enfants avec le virus HIV, en 1997 et 1998.

M. Boucher a indiqué qu'un diplomate américain en poste à Tripoli avait assisté au procès. Les diplomates américains présents depuis quelques mois dans la capitale libyenne grâce au réchauffement des relations entre Washington et Tripoli sont également intervenus sur ce sujet auprès des autorités libyennes à plusieurs reprises, a-t-il dit.

Le porte-parole américain a "reconnu la grande tragédie humaine" que représentaient les cas de sida au centre de ce procès, mais a ajouté que les personnes condamnées devaient être relâchées et autorisées à rentrer chez elles.

"Nous appelons le gouvernement libyen à prendre des mesures pour résoudre cette affaire rapidement", a-t-il ajouté.

Ce dossier a été évoqué mercredi entre le chef de la diplomatie bulgare Solomon Passy, en visite à Washington, et son homologue américain le secrétaire d'Etat Colin Powell.

M. Powell avait indiqué à sa sortie que les Etats-Unis réclamaient la libération des détenus bulgares, dont Sofia affirme qu'ils sont victimes de fausses charges.

M. Boucher n'a toutefois pas fait état d'un quelconque impact de ce jugement sur le rapprochement en cours avec le régime libyen pour récompenser l'engagement du colonel Kadhafi de se débarrasser de toute arme de destruction massive ou de tout programme dans ce domaine.

Les Etats-Unis ont annoncé le 23 avril dernier la levée de la plupart de leurs sanctions économiques contre ce pays, qui reste toutefois encore inscrit sur la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme.
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