Les autorités saoudiennes ont exécuté vendredi un Saoudien pour meurtre, la 101e exécution depuis le début de l'année dans le royaume régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
La veille, le cap des 100 exécutions avait été atteint avec la mise à mort d'un homme condamné pour avoir tué, par arme à feu, un compatriote. La plupart des condamnés à mort sont décapités au sabre.
L'organisation non gouvernementale Amnesty International qui s'alarme depuis plusieurs mois du nombre croissant d'exécutions en Arabie saoudite, a demandé vendredi à Riyad "d'imposer immédiatement un moratoire sur les exécutions et d'abolir la peine de mort une fois pour toutes".
"L'Arabie saoudite accélère son utilisation d'une sanction cruelle et inhumaine sans considération pour la justice et les droits de l'Homme", a ajouté le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Philip Luther.
Le 2 janvier, 47 personnes avaient été exécutées en une seule journée pour "terrorisme", notamment le dignitaire et opposant chiite saoudien Nimr al-Nimr, dont la mise à mort a provoqué une crise avec l'Iran.
En 2015, 153 personnes avaient été exécutées en Arabie saoudite, un niveau inégalé depuis 20 ans, selon un décompte de l'AFP.
"A ce rythme, les bourreaux du royaume vont rapidement atteindre et même dépasser" ce chiffre atteint l'année dernière, déplore Amnesty International.
Les autorités saoudiennes invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort, appliquée dans des affaires de terrorisme, de meurtre, de viol, de vol à main armée et de trafic de drogue.
L'Arabie est le troisième pays qui exécute le plus après l'Iran et le Pakistan, selon un classement établi par Amnesty qui n'inclut pas la Chine dont nombre d'exécutions ne sont pas rendues publiques.