Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré à la chaîne de télévision allemande ARD que le peuple turc réclamait le rétablissement de la peine de mort et qu'il fallait l'écouter.
"Que dit le peuple aujourd'hui ? Il veut que la peine de mort soit rétablie. Et nous, en tant que gouvernement, nous devons écouter ce que le peuple dit. Nous ne pouvons pas dire 'non, cela ne nous intéresse pas'", a-t-il dit dans une interview diffusée lundi soir.
Invité lundi matin sur France 2, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré que si la Turquie devait réintroduire la peine de mort, les négociations d'adhésion à l'UE seraient "immédiatement" stoppées "parce qu'un pays qui dispose dans son arsenal législatif de la peine de mort n'a pas sa place au sein de l'Union européenne". (voir )
La Turquie a aboli la peine capitale en 2004 dans le cadre des négociations sur sa candidature à l'Union européenne, mais les appels à son rétablissement se sont multipliés dans les jours qui ont suivi le coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Le lendemain du putsch avorté, Erdogan, s'adressant à ses partisans à Istanbul, a répondu à ceux qui, dans la foule, scandaient "peine de mort!", en déclarant que cette question pourrait fait l'objet d'un débat au parlement.
(Paul Carrel; Henri-Pierre André pour le service français)