DJAKARTA, 28 juillet (Reuters) - L'Indonésie a exécuté quatre hommes reconnus coupables de trafic de drogue, dont trois Nigérians, le gouvernement du pays restant sourd aux appels internationaux à la clémence et poursuivant ce qu'il considère être une guerre contre la drogue.
Les trois Africains et un Indonésien ont été tués par un peloton d'exécution peu de temps après minuit (heure locale) sur l'île de Nusakambangan, au large de Java.
Mercredi, le procureur général du pays H. Muhammad Prasetyo a dit que 14 condamnés à mort pour trafic de drogue, dont quatre ressortissants étrangers au moins, seraient exécutés ce week-end.
Le procureur avait alors précisé devant la presse que les étrangers qui seraient passés par les armes étaient de nationalités nigériane, zimbabwéenne, pakistanaise et indienne.
Un responsable a dit vendredi que les exécutions prévues auraient lieu "par étapes" sans donner de calendrier plus précis.
La semaine dernière, le procureur général avait annoncé qu'aucun Européen ne serait passé par les armes cette année mais n'avait évoqué que deux ressortissants étrangers, et non pas quatre au moins, sur la liste des condamnés.
Plusieurs Occidentaux, dont le Français Serge Atlaoui et la Britannique Lindsay Sandiford, ont été condamnés à mort pour trafic de drogue par la justice indonésienne.
Le Français, soudeur de formation, s'est rendu en 2005 en Indonésie pour un chantier. Il clame son innocence et dit avoir ignoré que l'usine où il travaillait cachait un laboratoire de fabrication d'ecstasy. Mais son dernier recours en grâce a été rejeté en juin 2015.
Quelque 152 personnes sont encore dans le couloir de la mort en Indonésie. Les autorités prévoient d'exécuter 16 prisonniers cette année et de multiplier ce total par plus de deux en 2017.
(Johan Purnomo, Henri-Pierre André et Benoît Van Overstraeten pour le service français)