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La Bulgarie fera appel contre les peines de mort prononcées en Libye

dépêche de presse du 8 mai 2004 - Agence mondiale d'information - AFP
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La Bulgarie interjettera "immédiatement" un appel contre les peines de mort, prononcées jeudi contre cinq infirmières bulgares à Benghazi (nord de la Libye), a annoncé samedi le ministre bulgare de la Justice, Anton Stankov.

"Nous recommandons à la défense d'entreprendre immédiatement des actions pour interjeter un appel contre ce verdict", a déclaré M. Stankov à l'issue d'une réunion interministérielle sur le procès en Libye à laquelle a participé le ministre des Affaires étrangères, Solomon Passi.

Le délai pour interjeter un appel contre le verdict prononcé en Libye est de deux mois, selon la législation libyenne, a indiqué M. Stankov, précisant que la Bulgarie n'avait pas encore reçu des autorités libyennes le texte expliquant les raisons de la condamnation qu'il espérait recevoir en l'espace de vingt jours.

Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été condamnés à mort jeudi, par le tribunal de Benghazi qui les a reconnus coupables d'une épidémie de sida déclenchée dans un hôpital pédiatrique, ayant "causé la mort de 46 enfants, alors que 380 autres sont infectés", selon le verdict.

"Nous ne sommes pas d'accord avec les peines de mort prononcées ni avec la soi-disant culpabilité," des infirmières, a souligné M. Stankov.

Les infirmières bulgares étaient arrivées en 1998 à l'hôpital libyen et les autorités libyennes estiment que l'épidémie du sida s'y était déclenchée à partir de cette date alors que les autorités bulgares indiquent que la maladie s'était déjà manifestée avant l'arrivée des infirmières. Le co-découvreur du virus du sida, le professeur français Luc Montagnier, et le professeur italien Vittorio Colizzi avaient estimé devant le tribunal que l'épidémie était due à la mauvaise hygiène à l'hôpital et avait commencé avant l'arrivée des infirmières.

M. Passi, de retour samedi d'une visite aux Etats Unis, a annoncé qu'il y avait soulevé la question des peines de mort devant le Conseil de sécurité de l'Onu vendredi et auprès du secrétaire général de l'Onu, M. Kofi Annan.

"J'ai informé en détail M. Annan sur l'évolution du procès. Il a exprimé son inquiétude profonde sur la situation et s'est engagé à suivre de près l'évolution du procès", a déclaré M. Passi.

Par ailleurs, M. Passi a indiqué avoir évoqué le sujet au cours d'un entretien téléphonique vendredi avec le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, qui dirige l'organisation caritative "Fondation Kadhafi de bienfaisance", engagée comme observateur au procès.

Samedi, une centaine de Bulgares ont protesté devant l'ambassade de Libye à Sofia pour une deuxième journée consécutive, scandant "Assassins" et "Liberté", a constaté l'AFP.
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