Plan du site

HRW somme le Pakistan de renoncer à pendre un handicapé mental

dépêche de presse du 19 septembre 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Le groupe de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a prévenu lundi le Pakistan que la pendaison imminente d'un homme déclaré fou violerait ses obligations légales et l'a appelé à y renoncer. Imdad Ali, âgé d'environ 50 ans, condamné à mort pour le meurtre d'un dignitaire religieux en 2002, doit être pendu mardi à l'aube.

HRW est opposé à la peine de mort quelles que soient les circonstances, a souligné son représentant au Pakistan, Saroop Ijaz. "Mais dans ce cas, cela violerait en outre les engagements du Pakistan en matière de droit international," a souligné M. Ijaz, en référence à la Convention sur le droit des personnes handicapées qu'Islamabad a ratifiée en 2011.

"Imdad (Ali) n'a aucune conscience de la peine qui lui a été infligée ni de ce dont il souffre", a-t-il ajouté. "Exécuter quelqu'un qui ne comprend pas le châtiment auquel il ou elle a été condamné est atroce et inutile sur le plan de la justice pénale".

De son côté, un psychiatre ayant suivi M. Ali pendant plusieurs années avant de le déclarer fou en 2012, s'est dit choqué par l'annonce de son exécution imminente. "Il est officiellement irresponsable", a souligné Tahir Feroze Khan. "J'ai été choqué d'apprendre que l'ordre avait été donné de l'exécuter."

Selon un rapport médical que l'AFP a pu consulter, M. Ali tient des propos incohérents, et souffre de paranoïa et de folie des grandeurs. En dépit du diagnostic de schizophrénie paranoïaque dont il a fait l'objet, la Haute cour de Lahore a rejeté le mois dernier une annulation de la peine en raison de cette maladie.

Le Pakistan a rétabli la peine de mort en réaction au pire attentat qu'ait connu le pays, un assaut des talibans contre une école dans le nord-ouest du pays en décembre 2014, qui a coûté la vie à plus de 150 personnes - en vaste majorité des enfants. Les exécutions étaient dans un premier temps censées se limiter aux détenus condamnés pour terrorisme, mais elles ont ensuite été étendues à tous les crimes passibles de la peine de mort.

Plus de 400 personnes ont été exécutées depuis la reprise des pendaisons en décembre 2014, selon un nouveau bilan établi par Reprieve, une ONG britannique de lutte contre la peine de mort. Seule une petite partie d'entre eux avait été condamnée pour des faits de terrorisme.

Documents liés

Partager…