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Parlementaires suisses inquiets à l'issue de leur visite en Turquie

dépêche de presse du 4 novembre 2016 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
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Une délégation parlementaire suisse a achevé vendredi un séjour de 5 jours en Turquie sur un bilan d'"inquiétude certaine" quant à l'évolution de la démocratie dans ce pays. Pour son président Christian Levrat, il faut maintenir "à tout prix" le dialogue avec Ankara.


"Les discussions ont été serrées, mais ouvertes. Tous nos interlocuteurs ont compris que la Turquie est à un tournant. Le gouvernement essaie de l'éloigner des valeurs communes à toute l'Europe, telles que le respect de l'état de droit, l'indépendance de la justice et la liberté de la presse", a déclaré M. Levrat à l'ats.


La délégation de la commission de politique extérieure du Conseil des Etats a notamment rencontré des parlementaires, des représentants des quatre principaux partis politiques (l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan, le social-démocrate CHP, le nationaliste MHP et le parti de gauche pro-kurde HDP), des ONG, ainsi que des militants et avocats des droits humains.


Changement de programme
"Notre visite s'est déroulée dans un contexte extrêmement tendu", a résumé Christian Levrat, avec en arrière-fond l'arrestation de dirigeants et députés pro kurdes, de journalistes du quotidien Cumhuriyet, la suspension de 10'000 enseignants et le projet de réintroduire la peine de mort dans le pays.


"Lorsque notre visite a été décidée en janvier, elle devait être consacrée essentiellement à la question migratoire et au rôle de la Turquie au Proche-Orient", a-t-il relevé. Finalement, le respect de l'état de droit, les droits humains et la liberté de la presse ont été les principaux sujets abordés.


"Il est illusoire de penser que les choses puissent être inversées dans le cadre de ces discussions", a reconnu le socialiste fribourgeois. "Le coeur de la mission était surtout de mieux comprendre ce qui se passe".


Tolérance de l'Europe
"On nous a régulièrement reproché que l'Europe avait été assez tolérante sur les règles démocratiques car elle avait besoin de la Turquie" dans le domaine migratoire, a-t-il aussi relevé.


Christian Levrat repart du pays convaincu qu'il faut maintenir le dialogue, sans toutefois se faire trop d'illusions, "rester vigilants" sur ce qui se passe et être "clairs sur les lignes rouges", comme la peine de mort.


"Il s'agit aussi de rendre Ankara attentif au coût économique de sa politique. Le tourisme, notamment, est en train de s'effondrer", a souligné le président du PS.
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