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Mauritanie: manifestation à Nouakchott en faveur de l'exécution d'un blogueur condamné à mort

dépêche de presse du 15 novembre 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Mauritanie
Cheikh Ould Mohamed M'Kheitir
Des centaines de Mauritaniens étaient rassemblés mardi après-midi devant la Cour suprême à Nouakchott pour réclamer l'exécution d'un blogueur dont la condamnation à mort pour un article sur internet jugé blasphématoire était examinée par la Cour.

Les manifestants se sont réunis à l'appel du Forum des oulémas et imams pour la défense du prophète de l'islam, devant le siège de la Cour dans le centre de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ce même collectif, créé en 2014, avait émis dimanche une "fatwa" (avis religieux) appelant à la confirmation de la peine de mort, estimant que le repentir exprimé par l'accusé, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir - également identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed - âgé d'une trentaine d'années, ne devait pas être pris en compte.

"La Chambre correctionnelle de la Cour suprême a commencé l'examen du dossier de M. Ould Mkheitir à la mi-journée en présence de ses avocats et des avocats bénévoles qui se sont constitués partie civile", a affirmé à l'AFP une source judiciaire.

Les avocats du blogueur - détenu à Nouadhibou (nord-est) depuis le 2 janvier 2014 pour un article sur internet considéré comme blasphématoire envers le prophète de l'islam - ont demandé à la Cour "d'entendre son repentir qui est sans équivoque", a-t-on précisé.

Selon la même source, la Cour doit en principe terminer l'examen du dossier dans les prochaines heures et donner une date pour son arrêt.

En première instance, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir a été reconnu coupable d'apostasie et condamné à mort le 24 décembre 2014 par la Cour criminelle de Nouadhibou, verdict salué à l'époque par l'opinion mauritanienne.

Le 21 avril 2016, la Cour d'appel de Nouadhibou avait confirmé la peine de mort à son encontre mais en requalifiant les faits en "mécréance", une accusation moins lourde prenant en compte son repentir, puis renvoyé son dossier devant la Cour suprême.

Le rassemblement devant la Cour suprême, qui se déroulait sans incidents, était émaillé de slogans contre l'accusé et de chants religieux à la gloire du prophète, selon le journaliste de l'AFP.
"Nous réclamons la peine de mort contre ce mécréant qui a osé offenser le prophète de la +Oumma+", scandaient notamment les manifestants, brandissant des pancartes appelant à exécuter le blogueur, le qualifiant d'"ennemi de l'islam".
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