Le nouveau roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn a gracié des dizaines de milliers de détenus dans son premier geste de «miséricorde» en tant que monarque.
Des femmes condamnées pour la première fois, des prisonniers handicapés ou malades figurent parmi eux. Cette grâce représente «la première occasion depuis qu'il est monté sur le trône de témoigner de la miséricorde du roi», selon un communiqué publié dimanche par la Gazette royale.
Le décret ne précise pas le nombre de détenus concernés. Mais selon le Bangkok Post, qui cite le chef de l'Administration pénitentiaire Kobkait Kasiwat, jusqu'à 30'000 prisonniers sont concernés par des libérations anticipées, tandis que 70'000 autres devraient bénéficier d'une remise de peine.
Depuis sa proclamation, le nouveau roi est apparu plusieurs fois en public. Auparavant, il passait le plus clair de son temps en Allemagne et n'aimait pas la publicité. Son père, le roi Bhumibol, graciait des détenus chaque année.
Bhumibol Adulyadej, décédé en octobre après un règne de 70 ans, était un personnage révéré par un pays. Le nouveau roi, 64 ans, est monté sur le trône début décembre sous le nom de Rama X. Trois fois divorcé, réputé imprévisible, il ne suscite pour l'instant pas la même dévotion que son père auprès de Thaïlandais qui sont très au fait des rumeurs sur sa vie privée.
Le défunt roi était la figure tutélaire du royaume, rassurante pour de nombreux Thaïlandais. Ils vivaient dans l'idée qu'il était le «père de la nation», après des décennies de propagande, renforcée par une loi de lèse-majesté très stricte. Celle-ci punit de 15 ans de prison toute personne diffamant la famille royale.