La cour de sûreté de l'Etat jordanien a condamné mardi à la peine de mort par pendaison un islamiste jugé pour l'assassinat de l'écrivain Nahed Hattar.
Le chroniqueur jordanien avait été assassiné par balles le 25 septembre devant un tribunal d'Amman où il devait être jugé pour avoir partagé sur son compte Facebook une caricature considérée comme offensante envers l'islam.
Mardi, le président de la Cour jordanienne a prononcé la peine de mort par pendaison contre Riyad Ismaïl, un ingénieur en informatique au ministère de l'Education qui était présent lors de l'audience.
Arrêté sur les lieux du crime, il était inculpé de meurtre avec préméditation, d'acte terroriste ayant entraîné mort d'homme et de possession illégale d'arme à feu.
"Dieu me suffit, Il est mon meilleur défenseur", a réagi Riyad Ismaïl à l'annonce du verdict, une formule habituellement utilisée chez les musulmans quand un individu s'estime victime d'une injustice.
Deux autres personnes ont été condamnées à un an de prison pour "complicité".
Opposant de gauche de confession chrétienne, Nahed Hattar, 56 ans, avait été arrêté le 13 août après avoir partagé sur son compte Facebook une caricature montrant un jihadiste barbu sur un lit, au paradis, entouré de deux femmes et s'adressant à Dieu comme à un simple serviteur.
Après sa publication, les autorités l'avaient accusé d'"incitation à la discorde confessionnelle" et d'"insulte" à l'islam qui interdit toute représentation de Dieu. Il avait été libéré sous caution début septembre.
L'écrivain avait expliqué sur Facebook que la caricature se moquait des "terroristes et de la manière dont ils imaginent Dieu et le paradis, et qu'elle ne porte en aucun cas atteinte à Dieu".
La famille avait accusé les autorités de ne pas avoir assuré la sécurité de Nahed Hattar, malgré les menaces de mort qu'il avait reçues selon elle.