La justice iranienne a pris les premières dispositions pour casser à nouveau la condamnation à mort prononcée pour apostasie contre le dissident Hachem Aghajari, suivant les instructions du Guide Ali Khamenei, a indiqué samedi un de ses dirigeants cité par Irna.
"Les premières mesures ont été prises pour révoquer le verdict", a déclaré le chef adjoint de l'autorité judiciaire, Abdolreza Izadpanah, selon l'agence officielle.
Il n'a pas précisé son propos.
L'intellectuel et universitaire Hachem Aghajari, combattant de la première heure de la Révolution islamique et vétéran de la guerre Iran-Irak, a été condamné en 2002 à la peine capitale.
Selon le juge, il a remis en cause les fondements de la religion et de la République islamique en plaidant en public pour une sorte de protestantisme de l'islam et en affirmant que les musulmans n'étaient pas des "singes" pour "suivre aveuglément un chef religieux".
La condamnation a provoqué une vive protestation nationale et internationale. La justice, bastion des conservateurs, avait alors défendu le magistrat qui avait prononcé la peine et avait refusé d'interjeter elle-même appel, laissant l'avocat de Hachem Aghajari le faire contre la volonté de son client.
La Cour suprême a cassé la sentence en 2003. Mais l'affaire a été renvoyée devant le même juge de Hamédan (ouest).
Celui-ci vient de confirmer son premier verdict. Mais la justice a cette fois joué l'apaisement en signifiant que la décision devrait à nouveau être examinée par la Cour suprême.
Comme la première fois, le Guide suprême a demandé la révision de la décision. L'ayatollah Khamenei estime que les propos de Hachem Aghajari "ne peuvent pas être qualifiés d'apostasie et ne sont pas passibles de la peine de mort", avait indiqué il y a deux semaines M. Izadpanah.