Human Rights Watch (HRW) a critiqué jeudi la fin d'un moratoire de quatre ans sur les exécutions de condamnés à mort au Koweït, estimant qu'elle reflète une "tendance alarmante" au Moyen-Orient.
"L'exécution de sept personnes le 25 janvier met en évidence une tendance alarmante dans la région consistant à recourir de plus en plus à la peine de mort", a souligné dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.
Un membre de la famille régnante du Koweït et une femme reconnue coupable d'avoir provoqué un massacre par jalousie ont été pendus avec cinq autres condamnés mercredi dans l'émirat, les premières exécutions depuis 2013.
"Le gouvernement koweïtien aurait pu prolonger le moratoire, au lieu de pendre ces sept personnes", a ajouté Mme Whitson, estimant que le Koweït allait "dans la mauvaise direction".
HRW a relevé la multiplication des applications de la peine de mort au Moyen-Orient, rappelant que Bahreïn avait mis fin en janvier à un moratoire de six ans en exécutant trois personnes.
En décembre 2014, la Jordanie avait aussi procédé à l'exécution de 11 condamnés après un moratoire de huit ans.
L'Arabie saoudite et l'Iran ont eux des taux d'exécutions parmi les plus élevés au monde, écrit également HRW.
Depuis 2014, l'Arabie saoudite a exécuté plus de 400 condamnés à mort et l'Iran en a exécuté 437 pour la seule année 2016, selon des groupes de défense des droits de l'Homme dans ce pays.
Dès mercredi, Amnesty International avait qualifié les exécutions à Koweït de "choquantes et de profondément regrettables".
"En reprenant les exécutions, les autorités koweïtiennes témoignent d'un mépris injustifié pour le droit à la vie", avait écrit Samah Hadid, directrice adjointe chargée des Campagnes au bureau régional d'Amnesty à Beyrouth.