DOUBAI - Le gouvernement intérimaire irakien a décidé de rétablir la peine de mort et d'amnistier les Irakiens qui n'ont pas de sang sur les mains, rapporte mercredi un quotidien saoudien citant le président irakien Ghazi al Yaouar.
Le journal Achark al Aousat indique que Yaouar, qui s'est exprimé lundi après le transfert de souveraineté au gouvernement intérimaire irakien, a également l'intention de rétablir "une loi de sécurité nationale" datant des années 60.
Ces décisions ont été prises immédiatement après la cérémonie et seront formellement promulguées dans "un futur proche", selon le président.
Yaouar a révélé que la peine de mort, suspendue par l'administration américaine, serait rétablie "avec des règles qui seront conformes aux normes en vigueur dans la plupart des pays du monde". Elle devrait s'appliquer à un nombre limité de crime dont le viol, l'enlèvement, le meutre et les actes terroristes.
La publication de ces propos intervient alors que les Etats-Unis viennent de remettre officiellement au gouvernement intérimaire irakien le contrôle administratif de la détention de Saddam Hussein.
D'après des juristes, l'ancien dictateur sera inculpé de crimes contre l'humanité pour le massacre de plusieurs milliers de Kurdes en 1988, pour l'invasion du Koweït en 1990 et pour la guerre menée contre l'Iran de 1980 à 1988.
Yaouar a ajouté qu'une amnistie serait offerte à "tous ceux dont les mains ne sont pas tâchées du sang du peuple irakien, qui n'ont pas perpétré d'actes terroristes et qui n'ont pas pris part à des massacres dont les Irakiens ont été les victimes".
Le gouvernement a également décidé de rétablir une loi de sécurité nationale en vigueur dans les années 60, a indiqué le président. Selon lui, elle sera "moins dure que l'état d'urgence mais comprendra des mesures résolues contre les actes terroristes et les violations de la loi".