L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international a fait état mardi de la confirmation de la condamnation à mort d'un universitaire iranien.
Les avocats de l'accusé, Ahmadreza Djalali, ont appris samedi 9 décembre que la Cour suprême iranienne avait confirmé sa condamnation à mort, écrit l'ONG dans un communiqué.
M. Djalali, spécialiste de la médecine d'urgence résidant en Suède et qui a enseigné en Belgique, avait été arrêté en avril 2016 lors d'une visite en Iran, selon elle.
Amnesty international avait révélé fin octobre la condamnation de M. Djalali à la peine capitale pour intelligence avec le Mossad, le service du renseignement extérieur israélien, à l'issue d'un procès qu'elle avait qualifié de « manifestement inique ».
Cette fois-ci, l'ONG estime que la Cour suprême iranienne a « bafoué les règles de l'État de droit en confirmant la condamnation à mort […] à l'issue d'une procédure secrète et précipitée n'ayant autorisé aucun exposé des arguments de la défense ».
Elle appelle les autorités de Téhéran à « annuler immédiatement la condamnation à mort d'Ahmadreza Djalali et à lui reconnaître le droit à contester sa condamnation par le biais d'un recours légal sérieux ».
Après les révélations d'Amnesty International sur M. Djalili, la presse iranienne avait fait état de la condamnation à mort d'un Iranien, ayant obtenu « un permis de résidence en Suède » après avoir « transmis » à des agents du Mossad « des informations concernant des sites militaires, l'Organisation de l'énergie atomique (iranienne) et d'autres informations sensibles ».
Citant le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, plusieurs journaux avaient rapporté que ce condamné, dont le nom n'a pas été rendu public, avait été accusé d'être lié à l'assassinat de deux responsables du programme nucléaire iranien tués par des bombes collées à leur voiture.
En pleine crise sur la question nucléaire iranienne, cinq scientifiques iraniens avaient été victimes d'attentats perpétrés à Téhéran entre 2010 et 2012. L'Iran avait alors accusé l'Agence centrale du renseignement américaine (CIA) et le Mossad d'être derrière ces assassinats.
Après plus d'une décennie de tension avec l'Occident, Téhéran a conclu en juillet 2015 un accord ayant permis la levée des sanctions internationales imposées à l'Iran à cause de son programme nucléaire, en échange de garanties prouvant que le pays ne cherche pas à se doter de l'arme atomique. Cet accord est remis en cause par les États-Unis du président Donald Trump.