AUSTIN, Texas, 14 décembre (Reuters) - Le nombre d'exécutions de condamnés à mort a légèrement progressé en 2017 aux Etats-Unis tout en restant nettement inférieur aux pics atteints à la fin des années 1990, montre une étude publiée jeudi.
Les Etats-Unis ont exécuté 23 détenus jusqu'à présent en 2017 et aucune exécution n'est plus prévue d'ici la fin de l'année, selon ce rapport du Centre d'information sur la peine de mort (Death Penalty Information Center), une organisation non lucrative.
Vingt condamnés avaient été exécutés en 2016, un plus bas depuis 1991. Un maximum avait été atteint en 1999 avec 98 exécutions.
Plusieurs facteurs se sont conjugués pour favoriser cette tendance à la baisse observée depuis plusieurs années. De plus en plus d'Etats prévoient des peines de prison à vie en substitution à la peine capitale; les protocoles d'exécution sont contestés en justice; et les laboratoires pharmaceutiques refusent plus fréquemment de fournir les produits utilisés pour exécuter les condamnés.
"La tendance à long terme semble constante. Il semble que nous allons rester à un nombre relativement faible d'exécutions et à un nombre relativement faible de nouvelles condamnations à mort", a dit Robert Dunham, directeur exécutif du centre d'information, lors d'une interview téléphonique à Reuters.
Depuis que la Cour suprême des Etats-Unis a de nouveau autorisé la peine de mort en 1976, il y a eu 1.465 exécutions, dont 545 pour le seul Texas.
Alors que 31 Etats prévoient encore cette peine, le Texas et l'Arkansas ont réalisé à eux deux environ la moitié des exécutions effectuées cette année aux Etats-Unis.
Signe que les temps changent néanmoins, le comté de Harris au Texas, qui exécutait par le passé plus de condamnés que tout autre comté aux Etats-Unis, n'en a exécuté aucun en 2017 ni n'a prononcé de condamnation à mort, une première depuis 1974, selon ce rapport.
Cette première coïncide avec l'arrivée en janvier d'une nouvelle procureure, la démocrate Kim Ogg, qui se dit favorable à la peine de mort mais entend la réserver au cas les plus extrêmes.
(Jon Herskovitz; Bertrand Boucey pour le service français)