5 janvier 2018 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est dit vendredi « profondément choqué » par les informations selon lesquelles 20 personnes auraient été exécutées en Egypte depuis la semaine dernière.
Le 2 janvier, cinq hommes qui avaient été condamnés à mort par un tribunal militaire égyptien ont été pendus à Alexandrie, a précisé une porte-parole du HCDH, Liz Throssel, lors d'un point de presse à Genève. Quatre d'entre eux avaient été condamnés en lien avec une explosion près d'un stade dans la ville de Kafr al-Sheikh le 15 avril 2015. L'explosion avait tué trois conscrits et blessé deux autres.
« Nous comprenons que les accusés ont été jugés par des magistrats militaires sur la base d'une législation qui renvoie les cas de destruction de biens publics devant des tribunaux militaires et compte tenu du fait que les victimes sont de l'Académie militaire égyptienne », a souligné Mme Throssel.
En outre, le 26 décembre, 15 hommes reconnus coupables de terrorisme auraient été exécutés. Ils avaient été reconnus coupables par un tribunal militaire d'avoir tué plusieurs soldats dans le Sinaï en 2013.
« Les civils ne devraient être jugés devant des tribunaux militaires ou spéciaux que dans des cas exceptionnels », a dit la porte-parole du HCDH. « Nous sommes gravement préoccupés par le fait que, dans toutes ces affaires, les garanties d'une procédure régulière et d'un procès équitable ne semblent pas avoir été suivies »
Des informations indiquent également que les prisonniers qui ont été exécutés auraient été soumis initialement à une disparition forcée et à la torture avant d'être jugés, selon le HCDH.
« Malgré les problèmes de sécurité auxquels l'Égypte est confrontée – en particulier dans le Sinaï - les exécutions ne devraient pas être utilisées comme moyen de combattre le terrorisme », a dit Mme Throssel. « Nous appelons les autorités égyptiennes à reconsidérer l'utilisation de la peine de mort conformément à leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme et à prendre toutes les mesures nécessaires pour que les violations du droit à un procès équitable ne soient pas répétées ».