ALGER - Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia s'est déclaré "favorable" vendredi à l'abolition de la peine de mort.
"A quoi bon rendre des sentences qui ne seront pas exécutées", s'est-il interrogé lors d'une conférence de presse, tout en rappelant que les exécutions des condamnés à la peine capitale sont suspendues depuis 1993, date à laquelle quatre islamistes impliqués dans un attentat à l'aéroport d'Alger avaient été passés par les armes.
Le Premier ministre algérien a par ailleurs fait savoir que "l'engagement de l'Etat algérien à abolir la peine de mort est une position de principe qui n'est pas liée aux pourparlers des autorités avec la Grande-Bretagne", en vue de l'extradition de Abdelmoumène Khalifa, patron de l'empire déchu qui porte le même nom, réfugié outre-Manche.
Il y a une semaine, le ministre algérien de la Justice, Tayeb Bélaiz, s'était déjà prononcé sur la question de la peine de mort en annonçant l'intention des autorités de la supprimer "partiellement", sauf pour "les auteurs de crimes terroristes".
"Il vaut mieux que nous prenions nous-mêmes la décision d'abolir la peine de mort, avant qu'elle ne nous soit imposée de l'extérieur", avait-il fait valoir sans donner plus d'indications sur l'origine des pressions extérieures.
En Algérie, la peine capitale ne fait pas partie des questions qui agitent la classe politique, le débat étant confiné au niveau de quelques intellectuels à l'écoute de ce qui se passe en Europe.