Des Pakistanais en colère ont appelé mercredi à l'exécution publique d'un suspect accusé du viol et du meurtre d'une fillette, une affaire qui a bouleversé le Pakistan et alimenté la peur d'un tueur en série s'en prenant aux enfants.
Le suspect, Imran Ali, accusé d'avoir violé et tué Zainab Fatima Ameen, six ans, dans la ville de Kasur située dans la province du Pendjab, a été placé en détention provisoire pour 14 jours par un tribunal antiterroriste de Lahore, la deuxième ville du pays, au lendemain de son arrestation.
Au moment où il comparaissait mercredi devant le tribunal sous haute sécurité, des Pakistanais ont demandé sur les réseaux sociaux qu'il soit condamné à la peine capitale.
«Pendez maintenant le tueur de l'enfant en public ! Rien de moins que la peine de mort!», a écrit Ayesha J Khan sur Twitter.
Le suspect a été arrêté après que les autorités eurent confirmé que son ADN correspondait à celui des échantillons recueillis sur la scène du crime et dans sept autres affaires similaires dans le même secteur géographique.
«Son ADN correspond à tous les huit cas et il a avoué», a déclaré à l'AFP Muhammad Sajid, un porte-parole de la police de Kasur, soulignant que trois des victimes avaient survécu après avoir subi des violences.
Au moins quatre autres cas de viol et de meurtre ont été enregistrés dans la région de Kasur au cours des deux dernières années, mais aucun lien évident n'a pu être établi entre ces affaires.
Le viol et le meurtre de la fillette ont déclenché une vague de colère parfois dévastatrice au Pakistan. Des milliers de manifestants, accusant les autorités d'inaction, s'en sont pris à des postes de police et ont mis le feu au domicile d'hommes politiques.
Selon le père de Zainab, Ameen Ansari, le suspect a participé aux premières manifestations après la découverte du corps de la fillette.
«Il était celui qui avait insisté pour continuer les manifestations et maintenir le corps de Zainab sur la route au moment où nous menions des négociations avec le chef de la police et avions convenus de l'inhumer», a déclaré le père de la victime mercredi à l'AFP.
Il a souligné que la colère avait cru depuis l'arrestation d'Imran Ali, des habitants exigeant qu'il soir «pendu en public ou lapidé à mort».
Ehsan Ilahi, le père d'une victime qui a survécu, mais dont l'état est critique, a jugé qu'il devrait subir des tortures.
Cependant, Muhammad Ayub, un oncle d'une autre victime, relève que «la police a déjà tué trois personnes à tort dans des cas similaires. Ce peut être une nouvelle tentative de la police pour jeter de la poudre aux yeux», a-t-il estimé.
Les experts en médecine légale se sont déclarés convaincus que les enquêteurs avaient mis la main sur le vrai coupable. «Notre équipe de 50 scientifiques, experts en ADN (...) a effectué des tests sur 60 à 70 personnes par jour» avant de détecter le coupable, a déclaré un responsable de l'agence du Pendjab d'expertise médico-légale, le seul laboratoire de ce type au Pakistan.