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Un Américain ayant planifié le meurtre de sa famille échappe à la peine de mort

dépêche de presse du 22 février 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / Etats-Unis
Bart Whitaker, un Américain qui avait planifié le meurtre de toute sa famille, a échappé de peu à la peine de mort jeudi soir, le gouverneur du Texas ayant commué sa peine capitale en prison à perpétuité peu avant son exécution programmée.

Son père, un fervent chrétien, militait pour un sursis de dernière minute. Il a été entendu: pour la première fois de sa carrière, le gouverneur du Texas Gregg Abbott a commué une peine de mort.

«M. Whitaker doit passer le reste de sa vie derrière des barreaux, en punition pour son crime haineux», a-t-il indiqué dans un communiqué pour justifier sa décision. Le détenu de 38 ans ne bénéficiera d'aucune possibilité de libération conditionnelle.

Ce drame familial rencontre un écho notable aux États-Unis en raison de son intensité: d'un côté se trouve un fils qui n'a pas hésité à commanditer l'assassinat en 2003 de ses parents et de son frère, et de l'autre un père grièvement blessé, rescapé de l'attaque, qui a choisi le pardon et croit en la rédemption.

De façon très exceptionnelle, la commission des grâces et libérations conditionnelles du Texas avait recommandé mardi la clémence pour Bart Whitaker.

«Je suis reconnaissant pour cette décision, pas pour moi, mais pour mon père. Toute punition que j'ai reçue ou que je pourrai recevoir sera juste», a déclaré ce dernier en apprenant qu'il échappait à la mort trente minutes avant l'heure fatidique.

Bart avait engagé un tireur, lui donnant pour instruction de le débarrasser de ses parents et de son frère, contre lesquels il avait accumulé sa haine.

Il avait mis en scène un faux cambriolage, prétendant avoir été lui-même victime d'un tir lors de l'attaque sanglante. Sa mère Tricia, 51 ans, et son frère Kevin, 19 ans, avaient été fatalement touchés.

«Pardon miraculeux»
Sur son lit d'hôpital, le thorax perforé par une balle de 9 mm, Kent Whitaker s'était étonnamment senti prêt à offrir un «pardon miraculeux» au meurtrier de sa femme et de son fils.

«J'endure leur absence chaque jour et je peux vous dire combien cela me coûte. Et je suis pleinement conscient que ces pertes ont été provoquées par mon fils», a confié à l'AFP le Texan de 69 ans.

«Mais Dieu m'a aidé à parvenir à ce pardon intégral. Je pense qu'Il l'a fait pour m'aider à retisser ma relation avec mon fils».

Dans une rare coïncidence temporelle, deux autres États américains devaient exécuter chacun un prisonnier jeudi.

Deux éxécutions
En Floride, la sentence d'Eric Branch, condamné à la peine capitale pour le meurtre d'une étudiante en 1993, a ainsi été appliquée à 19h05 locales (00h05 GMT).

Ses avocats avaient lancé d'ultimes recours, faisant valoir qu'il n'était âgé que de 21 ans à l'époque des faits et qu'un jury non unanime avait rendu le verdict de sa peine capitale.

Et l'État de l'Alabama a prévu d'exécuter Doyle Hamm, qui a passé trois décennies dans le couloir de la mort. Il a été condamné en 1987 pour le meurtre de l'employé d'un motel au cours d'un vol à main armée.

M. Hamm souffrant d'un double cancer du cerveau et du système lymphatique, ses avocats redoutent que son exécution par injection létale ne se transforme en séance de torture. Ils affirment qu'il ne dispose pas d'un réseau veineux permettant la perfusion.

Saisi de la question, un tribunal a finalement tranché mardi, estimant que l'état de santé de Doyle Hamm ne l'empêchait pas d'être exécuté, à la condition que le cathéter de perfusion soit inséré dans une veine de ses jambes ou de ses pieds.

Les condamnés à mort aux États-Unis sont d'ordinaire perfusés dans les bras ou les mains.

Dans l'histoire américaine moderne, le record du nombre d'exécutions en un jour a été enregistré le 9 décembre 1999, quand l'Oklahoma, l'Indiana, le Texas et la Virginie avaient chacun exécuté un prisonnier.

Mais le nombre le plus élevé dans l'histoire du pays a été atteint le 26 décembre 1862 dans le Minnesota, quand les autorités fédérales ont exécuté par pendaison 38 membres de la tribu indienne des Dakota.

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