La Cour suprême des Etats-Unis a suspendu in extremis l'exécution prévue mardi soir dans l'Etat du Missouri d'un condamné à mort atteint d'une maladie rare. La haute cour a pris cette décision à la majorité de cinq juges contre quatre, offrant au prisonnier la possibilité d'interjeter un nouvel appel, après que ses avocats eurent mis en garde contre la souffrance intense qu'il risquait de ressentir.
Russell Bucklew souffre d'angiomes caverneux, une pathologie vasculaire susceptible de transformer en séance de torture l'injection létale qu'il devait recevoir, assuraient ses défenseurs.
M. Bucklew, 49 ans, se trouve dans le couloir de la mort depuis deux décennies pour avoir tué en 1996 le nouveau petit ami de son ex-compagne. Il avait aussi enlevé et violé cette dernière. Il était parvenu à s'évader de prison peu après son arrestation, en se dissimulant dans une poubelle. Lors de cette cavale de deux jours, il avait agressé à coups de marteau la mère de son ancienne compagne, qui avait survécu à l'attaque.
Les autorités du Missouri avaient fixé une première date d'exécution pour le condamné en mai 2014. Le détenu avait alors bénéficié d'un premier sursis de dernière minute accordé par la Cour suprême américaine, également en raison de son état de santé.
Lui injecter une substance létale dans les veines risque de «faire éclater ses tumeurs, en lui infligeant une douleur extrême assimilable à une torture», avait prévenu l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU). La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), organe de l'Organisation des Etats Américains (OEA), avait de son côté appelé les autorités américaines à commuer la peine de Russell Bucklew.