BRUXELLES - L'"Association mondiale des parlementaires attachés à l'abolition de la peine de mort" a vu le jour vendredi à Bruxelles, dans les locaux du Sénat de Belgique, à l'occasion de la journée mondiale contre la peine de mort.
Quelque 80 parlementaires issus du monde entier, dont le sénateur français Robert Badinter, "père" de l'abolition de la peine capitale en France, devaient adopter la charte constituante de cette organisation dans l'après-midi.
"La lutte contre la peine de mort ne sera achevée que quand l'abolition sera réellement universelle", a déclaré au cours d'une conférence l'ancien Garde des Sceaux (ministre de la Justice) de François Mitterrand, qui avait interdit l'usage de la guillotine après l'arrivée de la gauche au pouvoir en France en 1981.
"Il faut coordonner les efforts des parlementaires, qui sont des facteurs de changement des mentalités. Après tout, ce sont les parlements qui décident des lois", a dit M. Badinter.
Le président du Sénat de Belgique, Armand de Decker, a pour sa part souligné le cas des Etats-Unis, "dernière grande démocratie qui maintient encore la peine de mort" et dont la position "affaiblit le discours de démocrates abolitionnistes" de part le monde.
Il y a toutefois une "montée en puissance, aux Etats-Unis, des opposants à la peine capitale parmi les avocats, les magistrats, les anciens condamnés et même dans les familles des victimes de crimes", a relevé Michel Taube, le président de l'association "Ensemble contre la peine de mort".
La charte fondatrice de l'association parlementaire créée vendredi prévoit notamment la création par ses membres d'intergroupes parlementaires "abolition" dans leurs assemblées nationales respectives.
L'association devrait se réunir tous les deux ans au niveau international, dans le cadre du Congrès mondial contre la peine de mort, dont la prochaine édition aura lieu au Canada en octobre 2004.