DJAKARTA (Reuters) - Le Parlement indonésien a voté vendredi un renforcement de la législation antiterroriste après les attentats suicide perpétrés par l'Etat islamique qui ont fait plus de 30 morts à Surabaya.
Le nouveau texte prévoit un allongement de la durée de la garde à vue et permet de poursuivre ceux qui adhérent à des groupes de combattants ou recrutent pour eux.
L'attaque islamiste la plus meurtrière en Indonésie a fait plus de 200 morts à Bali en octobre 2002, dans un quartier de discothèques fréquenté par les touristes étrangers.
Après une période de calme, l'Indonésie a dû faire face à une résurgence de la violence islamiste. Plusieurs ressortissants de ce pays musulman se sont rendus au Proche-Orient pour y combattre aux côtés de l'Etat islamique.
Plusieurs attentats ont eu lieu mi-mai à Surabaya, la deuxième ville du pays. Dans l'un des attentats, six kamikazes appartenant à une même famille se sont fait exploser dans trois églises de la ville, faisant au moins 13 morts et 40 blessés.
En vertu de la nouvelle loi, toute personne soupçonnée de planifier un attentat peut être détenue jusqu'à 21 jours pour un interrogatoire initial, au lieu d'une semaine, et jusqu'à 200 jours dans le cadre d'une enquête officielle.
Des poursuites pourront également être engagées pour appartenance à une organisation "terroriste", propagation d'un enseignement de ce genre ou pour participation à un entraînement de type militaire en Indonésie ou à l'étranger.
Les personnes reconnues coupables d'avoir importé ou exporté des explosifs ou d'autres armes en contrebande pour motifs lié au "terrorisme" encourent la peine de mort.
La nouvelle loi autorise l'armée à participer à la lutte contre le terrorisme, sur demande de la police et avec l'approbation du président de la République.
La Malaisie, autre pays musulman, a rétabli en 2015 une loi en vertu de laquelle les suspects peuvent être détenus sans jugement pendant une période pouvant aller jusqu'à deux ans, et renouvelable.
(Tabita Diela avec Kanupriya Kapoor ; Danielle Rouquié pour le service français)