La justice japonaise a confirmé vendredi en appel la peine capitale prononcée en 2017 à l'encontre d'une septuagénaire pour les meurtres de trois de ses conjoints et une tentative de meurtre sur un quatrième, une affaire qui avait passionné le pays.
Chisako Kakehi, 72 ans, avait été surnommée la "veuve noire", en référence à cette araignée dévorant les mâles après l'accouplement, mais aussi "l'empoisonneuse" car elle avait parfois recours à du cyanure pour arriver à ses fins.
La cour d'appel d'Osaka (ouest) "a rejeté le recours" déposé par ses avocats, a indiqué à l'AFP un porte-parole. La défense a aussitôt contesté la décision auprès de la Cour suprême, selon les médias locaux.
"Les crimes étaient prémédités et elle avait pleinement conscience de la situation", a estimé le juge, d'après des propos cités par l'agence de presse Kyodo.
Il a ainsi écarté l'argument de la défense, qui plaidait que l'accusée souffrait de démence et qu'elle ne pouvait donc être pénalement responsable.
Le procès de première instance, qui s'était déroulé à Kyoto (ouest), avait duré 135 jours, attirant de nombreux curieux: des centaines de personnes s'étaient présentées le jour du verdict pour seulement 51 places dans la salle d'audience.
Selon le parquet, Mme Kakehi supprimait ses amants après avoir veillé à ce qu'ils la désignent comme héritière de leur patrimoine après leur mort. Sur plus de dix ans, elle avait ainsi amassé une fortune d'un milliard de yens (8 millions d'euros au cours actuel) sous la forme d'assurance vie, de biens immobiliers et de dépôts bancaires, selon la presse.
Elle avait par la suite perdu une bonne partie de sa fortune dans des placements financiers hasardeux, et avait été arrêtée en novembre 2014.
Au cours des débats, l'accusée a d'abord refusé de parler mais elle a ensuite créé la surprise en confessant un des meurtres. "Je l'ai tué (...) parce qu'il donnait à d'autres femmes des dizaines de millions de yens, mais qu'à moi il ne donnait rien", avait-elle avoué devant le tribunal.
Elle avait déclaré plus tard aux juges qu'elle était prête à affronter la peine capitale: "Même si j'étais exécutée demain, je mourrais avec le sourire".
"Par ma mort je demande pardon. Pendez-moi", a-t-elle aussi lancé lors d'une récente interview à l'agence Jiji, dans le centre de détention d'Osaka où elle est emprisonnée.