(Washington) Un tribunal américain a suspendu vendredi une exécution fédérale programmée pour lundi et qui aurait été la première en 17 ans, à la demande de proches des victimes du condamné, inquiets pour leur santé en ces temps de coronavirus.
Le département de la Justice a interjeté appel quelques heures après cette décision. Les recours peuvent aller jusqu'à la Cour suprême des États-Unis.
Le gouvernement de Donald Trump a prévu d'exécuter lundi Daniel Lee, un suprémaciste blanc condamné en 1999 à la peine capitale pour le meurtre d'un couple et d'une fillette de huit ans.
Mais des proches de ses victimes, dont la grand-mère de la petite fille, Earlene Peterson, 81 ans, avaient saisi la justice cette semaine pour reporter l'échéance.
Invoquant leur vulnérabilité face au nouveau coronavirus, les plaignants ont expliqué être devant un choix impossible, entre leur droit d'assister aux derniers moments du condamné et les inquiétudes pour leur santé en cas de rassemblement.
« Le gouvernement a un intérêt légitime à ce que l'exécution soit menée rapidement », mais cela passe après l'intérêt de traiter les proches des victimes « avec équité, respect et dignité », a décidé la juge Jane Magnus-Stinson d'un tribunal fédéral de l'Indiana.
« La famille espère que le gouvernement fédéral va leur apporter son soutien en ne faisant pas appel de ce jugement », a déclaré leur avocat Baker Kurrus dans un communiqué. « Nous espérons que le gouvernement agisse enfin d'une manière qui apaise la douleur de Mme Peterson et sa famille plutôt que l'alourdir », a-t-il ajouté.
Mme Peterson, une opposante à la peine capitale, a appelé à plusieurs reprises le président Donald Trump à faire preuve de « clémence » envers Daniel Lee assurant ne pas vouloir qu'il soit exécuté.
Disant « agir au nom du public et des familles », l'administration républicaine a programmé quatre exécutions fédérales cet été.
Aux États-Unis, la plupart des crimes sont jugés au niveau des États, mais la justice fédérale peut se saisir des actes les plus graves (attentats, crimes racistes…) ou commis sur des bases militaires, entre plusieurs États ou dans des réserves amérindiennes.
Au cours des 45 dernières années, seules trois personnes ont été exécutées au niveau fédéral, dont Timothy McVeigh responsable de l'attentat d'Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001. La dernière exécution fédérale remonte à 2003.