L'Union européenne "s'oppose fermement" à la décision des Etats-Unis de reprendre les exécutions fédérales après 17 ans d'interruption, a indiqué vendredi un porte-parole de la diplomatie européenne.
"Nous appelons l'administration américaine à reconsidérer (cette décision) et à ne pas donner suite aux exécutions fédérales prévues à partir du 13 juillet", déclare Peter Stano, porte-parole du Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères Josep Borrell.
"Cette décision va à l'encontre d'une tendance générale aux Etats-Unis et dans le monde d'abolir la peine de mort, par la loi ou en pratique", poursuit le communiqué.
Il rappelle que "l'Union européenne s'oppose fermement à la peine de mort constamment et en toutes circonstances" et qu'elle "continuera à oeuvrer pour son abolition universelle", dénonçant une pratique "cruelle, inhumaine et dégradante, incompatible avec le droit inaliénable à la vie, qui ne représente pas une dissuasion efficace face aux comportements criminels et qui est irréversible".
Le gouvernement de Donald Trump a décidé il y a près d'un an de renouer avec la pratique des exécutions fédérales, dont la dernière remonte à 2003.
Après différents rebondissements, la justice a validé en juin l'usage de pentobarbital, la substance retenue par les autorités pour les injections, et le gouvernement a fixé l'exécution de quatre condamnés aux 13, 15 et 17 juillet, ainsi que le 28 août.
Aux Etats-Unis, la plupart des crimes sont jugés au niveau des Etats, mais les tribunaux fédéraux peuvent être saisis des actes les plus graves ou de ceux commis sur des bases militaires, entre plusieurs Etats ou dans des réserves amérindiennes.
Au cours des 45 dernières années, seules trois personnes ont été exécutées au niveau fédéral, dont Timothy McVeigh responsable de l'attentat d'Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001.