Strasbourg – « Il n'est pas facile de plaider pour que soit épargnée la vie des meurtriers de sang froid de Beslan, de Moscou, de Madrid et d'ailleurs, et l'on risque même en agissant ainsi de se rendre plutôt impopulaire. Mais le Conseil de l'Europe est opposé à la peine de mort sous toutes ses formes, même pour les criminels les plus abominables que l'on puisse trouver sur cette terre. Les droits de l'homme s'appliquent à chacun d'entre nous, sans exception. » Tel était le message du Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe aux participants du 2e Congrès mondial contre la peine de mort, organisé à Montréal du 6 au 9 Octobre.
« Un sentiment croissant d'insécurité risque de nous faire oublier les droits de l'homme. Du moins, il risque de nous faire faire de grandes concessions pour ce que nous pensons être dans notre propre intérêt. Il ne peut jamais être dans notre intérêt de torturer ou d'exécuter des êtres humains. Les sociétés civilisées ne devraient autoriser ni la peine de mort ni la torture, pour quelque raison que ce soit. La fin ne justifie pas les moyens. Aucune concession ne peut être faite en matière de lutte contre le terrorisme.
Les victimes méritent que les coupables soient dûment poursuivis et sanctionnés d'une manière digne d'une société civilisée qui respecte la primauté du droit. En outre, il est indispensable que leur famille et leurs amis obtiennent la reconnaissance, le respect et le soutien de l'Etat. Cela s'applique à Beslan comme partout ailleurs, » a-t-il déclaré.
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Ces dernières décennies, l'abolition de la peine de mort est devenue le signe distinctif des efforts déployés par le Conseil de l'Europe et ses 46 Etats membres pour promouvoir les droits de l'homme et la dignité de l'être humain. Le Protocole n° 6 à la Convention européenne des Droits de l'Homme, qui est entré en vigueur en 1985, est devenu – grâce à l'Assemblée – une condition officiellement indispensable à l'adhésion à l'Organisation. Une décennie plus tard, l'Europe des « 46 » avec ses 800 millions d'habitants est devenue une zone presque entièrement exempt de la peine de mort.