(Ottawa) Des Nord-Coréens qui ont fui leur pays affirment que des exécutions publiques y ont encore lieu, parfois devant des spectateurs forcés d'y assister, y compris devant des membres de familles des condamnés.
Un rapport d'un organisme basé en Corée du Sud, le Transitional Justice Working Group, a réuni quelque 400 témoignages d'exécutions notamment commises au cours des dix dernières années, soit sous le régime de Kim Jong-un. La plupart ont été perpétrées par des pelotons d'exécution.
Le groupe co-fondé par le chercheur canadien Scott Stevens, spécialisé en droits de la personne, précise que certains condamnés à la peine de mort ont été torturés avant d'être abattus et qu'ensuite, leur corps a été mutilé.
Le rapport de Transitional Justice Working Group ajoute que le dictateur a tout de même accordé sa grâce pendant certains procès afin que la bienveillance de Kim Jong-un puisse être démontrée.
Des personnes sont conduites au peloton d'exécution pour avoir notamment regardé ou distribué des vidéos provenant de Corée du Sud, pour du trafic humain, de la prostitution ou pour de l'obscénité, mais aussi pour meurtre et tentative de meurtre.
Les témoignages signalent que face aux critiques de la communauté internationale, le régime nord-coréen a choisi des sites d'exécution plus faciles à contrôler et à multiplié les exécutions derrière des portes closes. Dans plusieurs cas, des personnes ont été exécutées immédiatement après leur procès.
Il a fallu six ans de collecte de données et de témoignages pour que le rapport de Transitional Justice Working Group soit complété. Scott Stevens affirme qu'il est de plus en plus difficile d'obtenir des témoignages provenant de la Corée du Nord car la COVID-19 a provoqué la fermeture complète de sa frontière avec la Chine, là où se rendaient les Nord-Coréens qui parvenaient à fuir leur pays.
L'auteur principal du rapport, Ahyeong Park, croit que les témoignages démontrent que le régime de Kim Jong-un réagit désormais aux regards minutieux de la communauté internationale. Il ne déduit pas pour autant que les droits humains s'améliorent en Corée du Nord, mais que les exécutions sont moins nombreuses à être effectuées dehors car elles peuvent être observées par des satellites.