Le ministre japonais de la Justice a présenté sa démission vendredi après de vives critiques sur des propos qu'il aurait tenus, selon lesquels son poste n'occupe le devant de la scène que lorsqu'il s'agit d'autoriser l'exécution d'un condamné à mort.
Lors d'un rassemblement politique mercredi, Yasuhiro Hanashi aurait affirmé que son portefeuille était «un poste plutôt discret qui ne fait les gros titres aux informations que lorsqu'on appose son sceau sur les documents d'exécution».
Le Japon est, avec les États-Unis, l'un des derniers pays industrialisés et démocratiques à recourir encore à la peine capitale, à laquelle l'opinion publique nippone est largement favorable.
En annonçant sa démission vendredi, M. Hanashi, qui n'était ministre de la Justice que depuis août et n'a autorisé aucune exécution dans ce laps de temps, a dit s'être exprimé de manière «irréfléchie».
Cette démission n'arrange pas les affaires du premier ministre Fumio Kishida, déjà fragilisé depuis cet été par un vaste scandale sur les liens profonds et anciens entre son parti et la secte Moon, qu'il a promis de rompre.
Un autre membre de son gouvernement, le ministre chargé de la Revitalisation économique, Daishiro Yamagiwa, avait dû annoncer sa démission le mois dernier après des critiques concernant ses liens avec ce groupe religieux.
De nombreux élus japonais ont été éclaboussés par des révélations similaires dans la foulée de l'assassinat en juillet de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, qui avait dirigé le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) dont M. Kishida est aujourd'hui le chef.
Après son interpellation aussitôt après les faits, l'assassin présumé de M. Abe avait expliqué qu'il en voulait à cette organisation religieuse dont l'ancien Premier ministre était proche selon lui.