Un Américain de 59 ans condamné à mort pour un double meurtre en 2001 a été exécuté jeudi par injection létale dans l'Oklahoma, a annoncé l'administration pénitentiaire de cet État du centre du pays.
L'exécution de Phillip Hancock au pénitencier de l'Oklahoma, dans la ville de McAlester, est la 24e en 2023 et la dernière prévue aux Etats-Unis cette année. L'ensemble de ces exécutions, toutes par injection létale, ont été réalisées dans cinq États, trois du Sud, le Texas, la Floride, et l'Alabama, et deux du centre du pays, le Missouri et l'Oklahoma.
La prochaine exécution prévue, le 25 janvier 2024 en Alabama, doit être conduite par inhalation d'azote, ce qui serait une première mondiale.
Phillip Hancock a été condamné à mort en 2004 pour le meurtre en avril 2001 de Robert Jett et James Lynch, deux membres d'un gang de motards violent.
Le comité des grâces de l'État d'Oklahoma avait recommandé le 8 novembre que sa peine soit commuée en prison à perpétuité, mais le gouverneur républicain Kevin Stitt ne l'a pas suivi, malgré le soutien de plusieurs élus républicains à cette demande.
«Nous sommes profondément attristés que l'Oklahoma ait exécuté Phil pour s'être défendu contre une agression violente. Il s'agissait clairement d'une situation de légitime défense et le gouverneur et l'État ont ignoré une série de preuves soutenant que Phil défendait sa vie», a déploré dans un communiqué un de ses avocats, Shawn Nolan.
«Il s'est battu pour ne pas rentrer dans une cage pour finalement être mis en cage et tragiquement tué par l'État», a-t-il ajouté.
Phillip Hancock a toujours plaidé la légitime défense, affirmant avoir été attiré dans un piège au domicile de Robert Jett, qui se trouvait sous l'influence de la méthamphétamine et avait tenté avec James Lynch de le forcer à entrer dans une cage où il enfermait ses victimes pour les torturer.
Selon son récit, contesté par l'accusation et qui n'a pas convaincu les jurés, il s'est débattu, est parvenu à s'emparer du pistolet de Robert Jett et à abattre ses deux agresseurs avant de prendre la fuite.
L'Oklahoma a repris les exécutions capitales en 2021 après six ans de moratoire en raison d'exécutions ratées en 2014 et 2015. Celle de Phillip Hancock est la quatrième en 2023.
Selon un récent sondage de l'institut Gallup sur la peine capitale, une majorité d'Américains (50% contre 47%) estime qu'elle n'est pas équitablement appliquée aux Etats-Unis, une première depuis le lancement de cette enquête mensuelle en 2000.
Une majorité (53%) reste néanmoins favorable à la peine de mort, selon la même source.
La peine capitale a été abolie dans 23 États américains, tandis que six autres observent un moratoire sur son application sur décision du gouverneur.