Un père et sa nouvelle compagne, qui avaient organisé le meurtre des deux enfants en bas âge de l'homme en les défenestrant volontairement du 15e étage, ont été exécutés mercredi en Chine, a annoncé un tribunal.
Le drame qui avait suscité l'indignation dans le pays en raison de son caractère particulièrement sordide s'était déroulé en novembre 2020 dans un immeuble d'habitation de la grande ville de Chongqing (sud-ouest).
Le père, Zhang Bo, avait expliqué avoir tué son fils de 1 an et sa fille de 2 ans, issus d'une première union, pour faire plaisir à sa nouvelle compagne, Ye Chengchen, et pouvoir ainsi l'épouser.
La famille de cette dernière n'acceptait pas qu'elle se marie avec un homme ayant déjà des enfants.
«Le 31 janvier 2024 au matin, le tribunal populaire intermédiaire numéro 5 de Chongqing a suivi l'ordre d'exécution émis par la Cour populaire suprême et a exécuté Zhang Bo et Ye Chengchen», a indiqué mercredi le tribunal dans un communiqué.
Le couple avait été condamné à mort une première fois, puis à nouveau en appel l'an passé.
Au moment d'entamer sa relation amoureuse avec Zhang Bo, sa nouvelle compagne Ye Chengchen ne savait pas qu'il était encore marié et avait des enfants. Lorsqu'elle l'a découvert, elle a toutefois décidé de poursuivre la relation.
En vertu du divorce finalement prononcé en février 2020, le père s'engageait à verser une pension alimentaire à son ex-épouse et à élever son fils de 1 an jusqu'à ce que dernier ait 6 ans.
Sa nouvelle compagne estimait malgré tout que l'existence même de ces enfants constituait «un fardeau pour leur vie future ensemble» et un «obstacle» à son mariage avec Zhang Bo, a indiqué mercredi le tribunal.
La jeune femme a ainsi «exercé une pression constante» sur son conjoint afin qu'il les tue, selon la même source.
Les deux «ont décidé de maquiller le crime en chutes accidentelles», a souligné le tribunal, dénonçant un mode opératoire «inhumain» qui «défie les limites de la morale».
La Chine a réduit en 2015 de 55 à 46 le nombre de crimes passibles de la peine de mort.
Ceux-ci comprennent toujours l'homicide volontaire, le viol et le trafic de drogue, mais excluent désormais le proxénétisme ou la contrebande d'armes.
Les condamnés sont généralement mis à mort par injection létale. Le nombre de personnes exécutées chaque année dans le pays demeure toutefois secret.