Jean-Jacques Wondo, expert militaire belgo-congolais, libéré mardi d'une prison de Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), est de retour en Belgique. Condamné à mort en RDC l'année dernière, il y a passé plus de huit mois en prison. Il a été libéré pour des raisons humanitaires. "Son état de santé s'est maintenant détérioré à un point tel qu'il a été libéré pour recevoir des soins", a déclaré son avocat Carlos Ngwapitshi.
Ce mercredi matin, Jean-Jacques Wondo a pris l'avion pour Paris, puis le train pour Bruxelles-Midi, où il est arrivé vers 15h30. Un groupe de personnes de la communauté belgo-congolaise, manifestement soulagées et satisfaites, l'attendait à la gare, ainsi que le tout nouveau ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot (Les Engagés).
Jean-Jacques Wondo était détenu dans la capitale congolaise, Kinshasa, depuis le 22 mai de l'année dernière. En septembre, il avait été condamné à mort avec 30 autres accusés. Le tribunal militaire congolais l'accusait d'être le "cerveau" d'un coup d'État manqué. Wondo a toujours clamé son innocence.
S'exprimant lors d'une conférence de presse avec Mewime Prévot à Bruxelles plus tôt dans la journée, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a déclaré que la libération de Jean-Jacques Wondo était liée à un "ensemble de raisons. "Je pense que nous devons contextualiser cette décision récente dans un large échange continu entre les responsables des deux pays, mais aussi entre leurs appareils judiciaires respectifs", a de son côté affirmé Mme Kayikwamba Wagner au sujet de la libération de Jean-Jacques Wondo.
"Il est difficile d'isoler une décision à un facteur, même si nous parlons d'une évacuation pour des raisons humanitaires. (La situation de) M. Wondo a fait l'objet d'autres conversations, pas uniquement au niveau des experts et des décideurs de la Justice", a-t-elle poursuivi, faisant notamment référence à la prise de position de la Belgique face à la situation actuelle à l'est de la RDC. De son côté, le ministre Maxime Prévot s'est réjoui de la libération de l'expert militaire, après de "longs et fructueux échanges". "On ne peut que se féliciter de cette issue longuement et plaidée et souhaitée par la Belgique", a-t-il souligné.
Jean-Jacques Wondo travaillait comme expert militaire pour le ministère belge de la justice, mais le patron de l'Agence nationale des renseignements (ANR), le service de sécurité congolais, l'a sollicité l'année dernière pour une mission de consultance. Il se trouvait à Kinshasa, la capitale congolaise, lorsqu'une tentative de coup d'État y a eu lieu le 19 mai.
Ce coup d'État manqué était l'œuvre de l'opposant Christian Malanga, qui a été abattu lors de cette tentative. Une ancienne photo sur laquelle on voyait Malanga et Wondo a été citée comme preuve que Wondo était également impliqué dans ce coup d'État. Or, il s'est avéré qu'il s'agissait d'une photo prise à Bruxelles en 2016, ce qui, selon la défense, ne prouve pas que Wondo et Malanga auraient eu une relation étroite.
Selon Joël Kandolo, porte-parole de la famille Wondo, Jean-Jacques Wondo a été arrêté à l'époque à la demande du bureau du président, bien que l'on ne sache pas exactement qui est derrière tout cela.