Un condamné en instance d'exécution par inhalation d'azote en Louisiane

Un condamné à la peine capitale dans l'État américain de Louisiane est en instance d'exécution mardi par inhalation d'azote, une méthode jusqu'alors utilisée uniquement par l'Alabama voisin et comparée par des experts de l'ONU à une forme de «torture».

L'exécution de Jessie Hoffman, 46 ans, condamné pour l'enlèvement, le viol et le meurtre de Mary Elliot en 1996, sera la première en Louisiane après une interruption de 15 ans.

Il s'agit de la première prévue aux États-Unis cette semaine: une autre suivra mercredi en Arizona (sud-ouest) et deux jeudi en Floride et en Oklahoma (sud). Ces trois exécutions se feront par injection létale.

Six exécutions ont été réalisées dans le pays depuis le début de l'année, toutes par injection létale, sauf une en Alabama par inhalation d'azote, et une par peloton d'exécution en Caroline du Sud (sud-est), une première aux États-Unis depuis 2010.

Un tribunal fédéral avait suspendu la semaine dernière l'exécution prévue de Jessie Hoffman au motif que le recours à l'inhalation d'azote violerait l'interdiction par le Huitième amendement de la Constitution de tout «châtiment cruel et inhabituel» en raison des souffrances psychologiques qu'elle pourrait provoquer. Le condamné demandait à être mis à mort par peloton d'exécution.

Mais une cour d'appel ultraconservatrice a ensuite annulé cette suspension, considérant que le peloton d'exécution serait «plus douloureux que l'inhalation d'azote» et que «toute méthode d'exécution implique nécessairement un degré de terreur psychologique».

En conséquence, les avocats de Jessie Hoffman ont saisi la Cour suprême des États-Unis, invoquant à la fois ce motif et le fait que ce mode d'exécution l'empêcherait de pratiquer la méditation par respiration requise par sa foi bouddhiste.

Ils demandent un sursis à exécution le temps que la Cour se prononce sur le fond. «Il serait insensé que la Cour suprême autorise l'exécution de Jessie sans que ces questions de liberté religieuse et de châtiment cruel et inhabituel aient été sérieusement et minutieusement réglées», a affirmé une de ses avocates, Cecelia Kappel, dans un communiqué.

L'exécution le 25 janvier 2024 de Kenneth Smith en Alabama par inhalation d'azote, une première mondiale, avait soulevé une vague d'indignation. Trois autres ont eu lieu depuis dans cet État.

La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 États américains. Six autres (Arizona, Californie, Ohio, Oregon, Pennsylvanie, et Tennessee) observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.