Le juge new-yorkais responsable du dossier Rafael Caro Quintero, le baron de la drogue présumé transféré fin février du Mexique vers les États-Unis, a donné mercredi trois mois aux parties pour évaluer s'il pouvait être passible de la peine capitale.
Le Mexicain de 72 ans, fondateur présumé de l'ex-cartel de Guadalajara, dont l'actuel cartel de Sinaloa est une émanation, a comparu mercredi devant un tribunal de New York, à Brooklyn, sans menottes, mais vêtu d'une tenue pénitentiaire verte et d'un t-shirt orange, lui qui a été pendant quatre décennies l'une des personnes les plus recherchées par l'agence américaine antidrogue (DEA) pour l'assassinat d'un de ses agents.
Après avoir confirmé la désignation d'Elizabeth Macedonio comme avocate commise d'office spécialisée dans les affaires passibles de la peine de mort, le juge Frederic Block a accordé un délai de trois mois, soit jusqu'au 25 juin, à la défense et au parquet pour savoir si cette peine peut s'appliquer dans le cas de Rafael Caro Quintero.
Considéré comme «l'un des chefs de cartel les plus maléfiques au monde» par la Maison-Blanche, «RCQ» a été inculpé en février aux États-Unis, notamment pour trafic de drogue, après avoir été transféré par le Mexique.
Mais c'est uniquement pour un autre chef d'accusation lié à la mort d'un agent de la DEA que la peine de mort peut être envisagée, a souligné son avocate Elizabeth Macedonio.
Rafael Caro Quintero est soupçonné par Washington d'être impliqué dans l'enlèvement et le meurtre de l'agent antidrogue Enrique «Kiki» Camarena en 1985 au Mexique. D'origine mexicaine, ce dernier avait été enlevé, torturé et tué par le cartel de Guadalajara, comme le raconte la série «Narcos Mexico».
Si la peine capitale est requise à l'issue des discussions, un jury devra encore statuer sur sa culpabilité et décider d'une peine éventuelle.
Surnommé «Don Rafa», Quintero fait partie des 29 narcotrafiquants présumés qui ont été transférés du Mexique fin février sous la pression du président américain, au moment où Donald Trump menaçait de taxer de 25 % les importations mexicaines.
Emprisonné au Mexique jusqu'à ce transfert, il avait été arrêté le 15 juillet 2022 après avoir été une première fois libéré en 2013 pour vice de procédure.