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L'UE satisfaite de l'abolition de la peine de mort en Turquie

dépêche de presse du 3 août 2002 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Turquie
Thème :
PARIS (AFP) - Les Européens ont salué samedi les réformes votées par le parlement turc, notamment l'abolition de la peine de mort, estimant qu'elles constituaient une "avancée significative" et mettaient Ankara "du côté" de l'Union européenne (UE) qu'elle veut rejoindre.


Du côté des institutions, la Commission européenne, par la voix du commissaire à l'Elargissement Guenter Verheugen, y a vu "un signal important de la détermination d'une majorité de dirigeants politiques turcs" en faveur d'un "alignement" croissant d'Ankara sur "les valeurs" défendues par l'Union.

La Commission a toutefois averti qu'elle surveillerait "de près" la mise en oeuvre du train de mesures adopté qui, outre la peine de mort, inclut l'octroi de droits culturels aux Kurdes et l'extension de libertés démocratiques exigées de longue date par les Quinze.

L'adoption des réformes en Turquie "montre que l'UE a raison d'être ferme sur les droits de l'homme et la protection des minorités", a estimé le commissaire, pour qui le vote des parlementaires turcs "n'aurait pas été possible" sans la "perspective évidente" d'une adhésion future à l'UE offerte à Ankara au sommet européen d'Helsinki en décembre 1999.

Les Quinze avaient accordé à la Turquie un statut de pré-candidat à l'Union, sans fixer de date pour l'ouverture de négociations formelles d'adhésion.

La présidence danoise de l'UE s'est également félicitée d'une "avancée satisfaisante". Le ministre danois des Affaires étrangères Per Stig Moeller a précisé que ces réformes feraient partie du travail de la Commission européenne concernant les considérations sur le rapprochement de la Turquie avec l'UE, dont "l'ensemble sera rendu public dans le rapport de la Commission au mois d'octobre", a-t-il dit.

Le président du Parlement européen (PE), Pat Cox, a lui aussi jugé que ces réformes "très positives" constituaient des "avancées significatives" dans la perspective d'une adhésion future d'Ankara à l'UE.

Le porte-parole du Haut représentant pour la politique extérieure de l'UE Javier Solana, Cristina Gallach, a également évoqué des mesures "très importantes" que l'UE "salue très positivement".

Parmi les pays membres, les avancées turques ont été très favorablement accueillies en Grèce, en Espagne, en Allemagne et en Suède, la Belgique préférant attendre avant de porter un jugement.

La Grèce réagit très "positivement" à l'abolition de la peine de mort en Turquie, ainsi qu'à "tout pas de ce pays qui vise à se rapprocher des données européennes", a indiqué le porte-parole du gouvernement grec, Télémaque Hytiris.

Le ministère espagnol des Affaires étrangères a parlé d'un "pas très important, dans la bonne direction" que "l'Espagne a toujours encouragé la Turquie à franchir".

L'Allemagne a jugé les réformes turques "d'une grande valeur pour les relations entre l'Union européenne et la Turquie", "tout particulièrement" l'abolition de la peine de mort. "Pour le gouvernement allemand, ces décisions confirment son soutien d'un discours ouvert avec la Turquie et du rapprochement de celle-ci avec l'UE", a déclaré le ministre de l'Intérieur Otto Schily.

A Stockholm, la ministre suédoise des Affaires étrangères Anna Lindh a qualifié les réformes de "pas important dans le processus en vue de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne".

Pour la Belgique, "à ce stade-ci, il ne faut pas attendre de réaction avant lundi (...) le temps de prendre connaissance exactement du contenu des réformes, des changements annoncés, des adaptations faites à la législation", a indiqué samedi un porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères.
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