TORONTO - La peine de mort n'a pas sa place dans le système de justice pénale du Canada, même lorsqu'il est question de meurtriers tels que Paul Bernardo et Karla Homolka, a estimé mercredi le chef de la police de Toronto, Bill Blair, lors du dévoilement d'une plaque commémorant la première prison et la première "cour de pendaison" de la métropole canadienne. "Notre société peut se protéger de façon plus éclairée", a déclaré M. Blair.
"Il y a certaines personnes dont les crimes nous semblent tellement atroces qu'ils réclament une réaction significative, mais je crois qu'en tant que société, nous sommes diminués en réagissant de la sorte", a-t-il ajouté.
La remise en liberté prochaine de Karla Homolka, qui a presque terminé de purger la peine de 12 ans de prison écopée relativement aux meurtres de deux adolescentes ontariennes, Kristen French et Leslie Mahaffy, a replacé au premier plan la question du traitement réservé par la justice canadienne aux criminels dangereux et relancé l'éternel débat à ce sujet.
"Les familles des victimes sont divisées sur cette question", a affirmé Steve Sullivan, président du Centre canadien de ressources pour les victimes de crimes (CCRVC), qui offre des conseils en matière de justice pénale aux victimes de crimes ainsi qu'à leurs familles.
"La plupart des gens auprès desquels nous intervenons ont des opinions très vives à ce sujet, et pour la plupart, ces opinions ne changent pas", a ajouté M. Sullivan.
Un sondage mené en 1999 par Ipsos-Reid a révélé que 52 pour cent des Canadiens sont en faveur du rétablissement de la peine de mort, 65 pour cent des personnes interrogées étant en faveur de la peine capitale pour les tueurs en série.