Quatre experts des droits de l'homme de l'ONU ont exprimé aujourd'hui, dans une déclaration conjointe, leur consternation face au refus du Gouvernement de ce pays de répondre de quelque manière que ce soit aux préoccupations exprimée au sujet de la décision d'exécuter M. Son Jong Nam, accusé de trahison.
M. Son aurait été torturé par l'Agence de sécurité nationale puis condamné à mort sans procès et sans avoir bénéficié de la moindre garantie procédurale, contrairement aux exigences du droit international relatif aux droits de l'homme.
Fin avril, les quatre experts de l'ONU - le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, M. Philip Alston; la Présidente-Rapporteuse du Groupe de travail sur la détention arbitraire, Mme Leïla Zerrougui; le Rapporteur spécial sur la torture, M. Manfred Nowak; ainsi que le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée, M. Vitit Muntarbhorn - avaient demandé au Gouvernement de reporter l'exécution et de revoir la condamnation. Le 5 mai dernier, le Gouvernement avait répondu à ces préoccupations en qualifiant la lettre des experts de «produit d'une conspiration mal intentionnée». Les quatre experts se disent profondément consternés par cette réponse et déplorent le manque de coopération de la République populaire démocratique de Corée avec les procédures spéciales de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies.
Les quatre experts demandent au Gouvernement de revenir sur sa position, de suspendre l'exécution prévue et de respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'homme.