GENEVE - Quatre experts des Nations unies ont dénoncé mercredi la condamnation à mort d'un homme accusé d'espionnage en Corée du Nord, se disant "consternés" par l'attitude de Pyongyang vis-à-vis des règles internationales des droits de l'Homme.
Dans une déclaration conjointe, les quatre experts des droits de l'Homme ont demandé au régime nord-coréen de suspendre l'exécution de Son Jong Nam, accusé de trahison pour des liens supposés avec des compatriotes réfugiés en Corée du Sud.
"M. Son aurait été torturé par l'Agence de sécurité nationale puis condamné à mort sans procès et sans avoir bénéficié de la moindre garantie procédurale, contrairement aux exigences du droit international relatif aux droits de l'Homme", ont estimé les experts.
Fin avril, ces experts indépendants avaient demandé au gouvernement nord-coréen de reporter l'exécution et de revoir la condamnation. Mais Pyongyang a répondu en qualifiant la lettre des experts de "produit d'une conspiration mal intentionnée", selon la déclaration diffusée par l'ONU.
Les quatre experts se disent "profondément consternés par cette réponse et déplorent le manque de coopération" de la Corée du Nord en matière de droits de l'Homme.
Les experts sont Vitit Muntarbhorn, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Corée du Nord, Philip Alston, rapporteur pour les exécutions extrajudiciaires, Leïla Zerrougui (détentions arbitraires) et Manfred Nowak (torture).