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Génocides : le Rwanda veut supprimer la peine capitale pour les suspects

dépêche de presse du 18 août 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Rwanda
Kigali, Rwanda - Le Rwanda envisage de supprimer la peine de mort pour les suspects de génocide afin d'encourager l'extradition d'Europe et d'Amérique du Nord de cerveaux du massacre en 1994 de plus de 500 000 membres de la minorité tutsie et Hutus modérés, a annoncé vendredi le ministre rwandais de la Justice, Martin Ngoga, à l'agence Associated Press.

Le mois dernier, le Rwanda a publié une liste de 93 génocidaires présumés, dont nombre d'anciens responsables politiques et hommes d'affaires, qui vivraient en Europe occidentale et en Amérique du Nord. «Nous savons que la peine capitale est un sujet sensible au Rwanda mais nous préférons un léger compromis pour juger les suspects ici plutôt que de leur permettre de courir le monde en liberté», a expliqué M. Ngoga, ajoutant qu'il avait soumis un projet de loi sur les exceptions qu'il suggère.

Des organisations de rescapés du génocide dénoncent ce projet, surtout pour ce qui concerne les cerveaux présumés du massacre. La seule exécution a eu lieu en 1998 sur un terrain de football de la capitale, Kigali, où 22 condamnés ont été fusillés, malgré les pressions des gouvernements occidentaux.

Environ 600 condamnés attendent leur dernière heure dans les prisons surpeuplées du Rwanda. À ce jour, seuls les États-Unis ont extradé un génocidaire présumé vers le Rwanda, Enos Kagaba, l'an dernier. Des suspects sont en revanche poursuivis dans certains pays comme la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Suisse.

À Arusha, en Tanzanie, le tribunal pénal international (TPI) pour le Rwanda juge les suspects de génocide depuis 1994. Il en a condamné 20, acquitté trois, et 27 procès sont en cours.
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