ARUSHA (Tanzanie), 16 oct 2006 (AFP) - Le procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Hassan Bubacar Jallow, s'est réjoui lundi de la recommandation faite par le parti au pouvoir à Kigali d'abolir la peine de mort au Rwanda.
La direction du Front patriotique rwandais (FPR), formation présidée par le chef de l'Etat Paul Kagame, a annoncé la semaine dernière s'être prononcée en faveur de l'abolition de la peine capitale.
"C'est une très bonne chose pour nous. Nous voulons la non-application de la peine de mort pour nos dossiers. Mais s'ils la suppriment pour tous les crimes, c'est encore mieux", a déclaré à l'AFP à Arusha (Tanzanie) M. Jallow qui entend demander au TPIR de transférer certains accusés devant la justice rwandaise.
Pour terminer les procès en première instance en 2008, comme demandé par le Conseil de sécurité des Nations unies, le TPIR est obligé de transférer certaines affaires devant des juridictions nationales.
La peine de mort au Rwanda est l'un des principaux obstacles empêchant le TPIR de transférer les dossiers des accusés de génocide pour jugement dans ce pays.
Chargé de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994, le TPIR, basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, a prononcé à ce jour 26 condamnations et cinq acquittements.
Le génocide au Rwanda a fait, selon l'ONU, près de 800.000 morts, essentiellement des membres de la minorité tutsie.