(AP) - Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan s'est dit "profondément préoccupé" vendredi par la décision d'un tribunal libyen, qui a condamné à la peine capitale un médecin palestinien et cinq infirmières bulgares accusés d'avoir inoculé le virus du Sida à plus de 400 enfants."Je suis profondément préoccupé par la confirmation du verdict de culpabilité et la peine de mort", a déclaré Kofi Annan (...) offrant le soutien de l'ONU pour les enfants et dans les efforts pour "trouver une solution humaine au destin des médecins".
Les propos de Kofi Annan rejoignent ceux des Etats-Unis et des pays européens, qui ont exprimé leur consternation devant les peines prononcées malgré les preuves scientifiques démontrant que les enfants avaient été infectés par le virus avant l'arrivée des six accusés en Libye.
Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été condamné à la peine capitale il y a un an pour avoir intentionnellement transmis le VIH à plus de 400 enfants à l'hôpital de Benghazi. La Cour suprême libyenne avait ordonné un nouveau procès en raison des réactions internationales.
Lors du premier procès, le professeur Montagnier, co-découvreur du virus, avait témoigné que le VIH circulait à l'hôpital avant l'arrivée des accusés en mars 1998.
Le 6 décembre, la revue "Nature" avait publié une analyse génétique des souches virales prélevées sur les enfants. Les modifications du virus prouvaient selon cette étude qu'il avait été contracté au moins trois ans avant que les infirmières et le médecin ne viennent travailler dans cet hôpital.