Toronto (Presse Canadienne) - De nouveaux éléments de preuve jamais dévoilés auparavant pourraient prouver que la condamnation de Steven Truscott pour meurtre en 1959 reposait sur des «sophismes» et qu'il est innocent du meurtre et du viol de Lynne Harper, a indiqué mercredi un avocat de la défense à la Cour d'appel de l'Ontario.
Les caméras de télévision ont filmé pour la première fois la procédure devant la cour ontarienne alors que Truscott tentait d'être disculpé pour le crime dans l'ombre duquel il vit depuis près d'un demi-siècle.
Truscott était âgé de 14 ans lorsqu'il a été condamné. Il était alors le plus jeune Canadien à être condamné à mort. Sa sentence a toutefois été remplacée en 1960 par une peine d'emprisonnement à vie. Il a passé 10 ans en prison avant d'être libéré sous conditions en 1969. Truscott a poursuivi sa vie et fondé une famille. Ce n'est qu'en 2000 qu'il a décidé de se défendre publiquement et de faire renverser sa condamnation, espérant ainsi blanchir sa réputation.
En vertu des nouveaux éléments de preuve et de l'avancement des sciences légistes, l'avocat de la défense James Lockyer a indiqué à un panel de cinq juges que «la condamnation de Truscott devrait être annulée (et) qu'un verdict d'acquittement devrait être rendu».
Même si la Cour suprême du Canada a révisé et confirmé la condamnation de Truscott en 1966, Me Lockyer affirme que cette décision, ainsi que le jugement original, «reposait sur des sophismes — sophismes qui viennent tout juste d'être mis au jour».
Selon Me Truscott, la malchance de Truscott a pris fin en 1998, lorsqu'il a finalement pu accéder aux archives contenant les éléments de preuve de son dossier. Certains de ces éléments n'avaient pas été dévoilés à Truscott à l'époque.
Selon des témoignages entendus plus tôt par la cour, les éléments de preuve non dévoilés étaient liés à certains témoins qui avaient vu Truscott et la victime, Lynne Harper, à différents moments, dans les heures précédant et celles suivant immédiatement sa disparition.
Présentés pour la première fois au cours d'audiences l'été dernier, les nouveaux éléments de preuve détaillent le contenu de l'estomac de Lynne Harper, l'activité des insectes sur son corps en décomposition et ce que cela révèle à propos du moment de sa mort.