Plan du site

Ouvriers "esclaves" en Chine: peine de mort pour un accusé

dépêche de presse du 17 juillet 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Chine
PEKIN (AFP) - La Chine a annoncé mardi la condamnation à mort d'un homme impliqué dans le scandale retentissant des ouvriers qui étaient exploités comme des esclaves dans des briqueteries du nord du pays.

Zhao Yanbing, un employé d'une briqueterie de la province du Shanxi (nord), a été reconnu coupable d'avoir blessé volontairement en 2006 avec une pelle un ouvrier qui, à ses yeux, travaillait trop lentement, a indiqué le vice-président de la Cour suprême du Shanxi, Liu Jimin.

L'ouvrier était décédé le lendemain des suites de ses blessures, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Taiyuan, capitale du Shanxi, retransmise en direct par la télévision centrale.

Le contremaître de la briqueterie située dans le district de Hongtong, à 240 km de Taiyuan, Heng Tinghan, également poursuivi pour blessures volontaires, a été condamné à la prison à vie, le patron Wang Bingbing, fils du responsable local du Parti communiste, à neuf ans de prison.

Au total, 29 personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de 18 mois à la perpétuité dans sept dossiers différents d'exploitation et de maltraitance d'ouvriers.

Les sentences de 12 autres accusés dans cinq dossiers doivent être connus dans les prochains jours.

Le scandale avait éclaté en juin avec la médiatisation de la libération par la police de centaines d'ouvriers, dont parfois des enfants, exploités dans le Shanxi, mais aussi dans la province voisine du Henan (centre).

Les opérations des forces de l'ordre avaient été décidées après la publication dans les médias chinois et sur l'internet d'une lettre de 400 parents du Henan, affirmant que leurs enfants avaient été kidnappés par des trafiquants et envoyés dans le Shanxi voisin pour être exploités dans des briqueteries illégales.

Fin juin, le Premier ministre Wen Jiabao avait ordonné, lors d'une réunion du gouvernement, une enquête nationale "dans les petites mines, briqueteries et usines, avec pour objectif de lutter contre des comportements criminels et illégaux comme le travail des enfants, le travail forcé et les maltraitances".

L'enquête avait montré la complicité de responsables locaux du Parti communiste.

Lundi, la Commission de discipline du Parti a annoncé que 95 cadres avaient été punis, la plupart sous la forme d'avertissements, pour leur implication dans le scandale.

Les organisations de défense des Droits de l'Homme dénoncent régulièrement le phénomène du travail des enfants en Chine, officiellement interdit, nourri par la pauvreté et les lacunes du système scolaire.
Partager…