Le commissaire européen chargé du développement et de l'aide humanitaire, M. Louis Michel, et la commissaire en charge des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, Mme Benita Ferrero-Waldner, ont salué l'abolition de la peine de mort au Rwanda.
M. Louis Michel a félicité le gouvernement et le peuple rwandais de cette décision importante: «C'est avec grande satisfaction que j'ai appris que le Rwanda avait formellement adopté la loi abolissant la peine de mort. Cette décision importante confirme l'engagement politique et démocratique du pays en faveur de la réconciliation nationale. Cette avancée majeure envoie un signal fort à la communauté internationale, montrant la détermination du Rwanda à respecter les droits de l'homme. J'espère que cette décision encouragera d'autres pays africains à en faire de même».
Mme Ferrero-Waldner a déclaré pour sa part: «Je me réjouis de la décision du Rwanda de rejoindre le nombre toujours croissant de pays ayant aboli la peine de mort. Cette décision admirable constitue une avancée considérable vers l'abolition de la peine de mort sur le continent africain, et dans le monde plus généralement. Voir un pays tel que le Rwanda, théâtre de violences terribles dans un passé récent, choisir de briser l'engrenage de la violence que la peine de mort représente, devrait constituer un exemple convaincant pour d'autres pays dans le monde».
L'Union européenne fait campagne à travers le monde en faveur de l'abolition de la peine de mort. Cette position trouve son fondement dans la croyance en la dignité inhérente à tous les êtres humains et en l'inviolabilité de la personne humaine, quel que soit les crimes commis. La Commission défend activement l'abolition de la peine de mort en usant de tous les moyens à sa disposition. Au niveau politique, ses initiatives prennent la forme de démarches et de déclarations officielles. Elle fournit par ailleurs aussi une aide plus concrète dans le cadre de projets financés au titre de l'Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'homme.
Le Rwanda, un pays marqué par l'héritage du génocide, a accompli des progrès impressionnants depuis 1994. Des élections nationales et locales s'y sont déroulées en 2003 et 2006, respectivement. Les droits de l'homme élémentaires et les libertés fondamentales sont formellement garantis par la constitution de 2003, qui prévoit aussi des institutions pour veiller à leur respect. L'unité a progressé et les activités de réconciliation se sont développées avec le déploiement national du processus de Gacaca en 2006 et l'accélération des travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui devraient tous deux s'achever en 2008. L'amélioration du cadre de la gouvernance au Rwanda est également mentionnée dans le récent rapport sur le pays élaboré dans le cadre du mécanisme africain d'évaluation par les pairs et adopté par les chefs d'État africains en 2006.
La coopération de la CE avec le Rwanda a considérablement évolué au cours des 15 dernières années afin de s'adapter à la situation du pays. Avant le génocide, l'accent était mis sur des projets menés dans les domaines du développement rural et des transports. Au lendemain du génocide et de la guerre civile, la coopération de la CE a pris la forme d'opérations d'aide humanitaire, d'aide d'urgence et de réhabilitation physique, ainsi que d'un soutien apporté au système judiciaire. L'accent était mis sur la mobilisation de ressources pour des projets spécifiques plutôt que sur l'élaboration d'un programme cohérent et structuré.
Depuis 2000, le Rwanda est partenaire du Fonds européen de développement (FED). Celui-ci a servi de transition entre l'aide d'urgence et de réhabilitation et l'aide au développement à long terme, centrée sur la lutte contre la pauvreté. Au cours de ces 5 dernières années, plus de 215 millions euros ont été alloués au pays dans le cadre du FED, en tenant soigneusement compte de la stratégie de réduction de la pauvreté menée par le gouvernement rwandais. En coordination avec les autres bailleurs de fonds, la coopération de la CE a essentiellement porté sur l'appui macro-économique lié aux secteurs sociaux (santé, éducation), le développement rural (notamment les infrastructures), ainsi que le soutien à l'intégration régionale et à des initiatives en matière de gouvernance. La CE poursuivra sa coopération avec le Rwanda dans le cadre du 10ème FED, qui portera sur la période 2008-2013.