KIGALI, 9 juin (Reuters) - Le parlement rwandais a aboli la peine de mort vendredi soir, décision qui devrait permettre au pays d'obtenir l'extradition de personnes soupçonnées d'implication dans le génocide de 1994.
Selon Kigali, de nombreux suspects accusés d'avoir joué un rôle dans les massacres de 800.000 Tutsis et Hutus modérés sont en liberté en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique de l'Ouest.
Beaucoup d'Etats refusent d'extrader les suspects vers des pays appliquant la peine capitale ou pratiquant la torture.
Quarante-cinq députés se sont prononcés pour la suppression de la peine de mort et son remplacement par la réclusion à perpétuité, tandis que cinq s'abstenaient. Les trente autres membres de l'assemblée étaient absents.
Des survivants des massacres ont accueilli favorablement la décision en notant que la peine de mort était en vigueur au Rwanda avant le génocide.
"Cela n'a pas dissuadé des gens de prendre des machettes pour massacrer leurs concitoyens, c'est pour cela que nous ne sommes pas gênés par sa suppression", a dit Théodore Simburudali, président d'un groupe de survivants du génocide.
La nouvelle législation pourrait aussi favoriser le transfert de criminels de guerre présumés actuellement détenus par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) dans la ville tanzanienne d'Arusha.
Mécontent de la lenteur des procédures du TPIR, le Rwanda réclame le transfert de suspects sur son territoire pour qu'ils soient jugés dans le pays. Le tribunal a accumulé un retard considérable, mais son activité est censée prendre fin en 2008.