Tokyo - Le ministre japonais de la Justice Kunio Hatoyama a souhaité mardi que tous les condamnés à mort soient pendus dans les six mois qui suivent la confirmation définitive de leur sentence, une règle prévue par la loi nippone mais jamais suivie dans les faits.
Pour qu'un condamné soit exécuté au Japon, il est actuellement obligatoire qu'un arrêt de mort soit signé par le ministre de la Justice en personne, au plus tard six mois après que la condamnation soit devenue définitive.
Mais dans la pratique, les ministres ne font fonctionner la potence que parcimonieusement. Certains dans le passé n'ont même signé aucun arrêt de mort.
La plupart des condamnés nippons attendent donc de nombreuses années, voire des décennies, dans les couloirs de la mort avant d'être exécutés.
M. Hatoyama a suggéré que l'obligation pour le ministre de signer les arrêts de mort soit supprimée afin d'accélérer les exécutions.
«Je pense que nous devrions envisager un système dans lequel (les décisions d'exécuter un condamné) sont prises automatiquement et objectivement, sans que le ministre de la Justice ne soit impliqué», a-t-il déclaré dans une conférence de presse.
Il a estimé que le fait de devoir signer les arrêts de mort constituait une charge émotive trop lourde pour un ministre.
M. Hatoyama n'a envoyé aucun condamné au gibet depuis sa nomination fin août par l'ex-premier ministre Shinzo Abe. Il a été confirmé dans ses fonctions mardi par le nouveau chef du gouvernement Yasuo Fukuda.
Le précédent ministre, Jinen Nagase, avait fait pendre dix meurtriers.
Une centaine de condamnés à mort ayant épuisé tous les recours attendent actuellement leur exécution dans les prisons japonaises.