Plus de 70 pays ont parrainé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU appelant à un moratoire sur les exécutions, a annoncé jeudi un diplomate. Le but de l'opération serait d'abolir totalement la peine de mort.
Giuseppe Manzo, conseiller de la mission diplomatique italienne à l'ONU, a affirmé que 72 pays soutenaient le projet qui a circulé jeudi devant la commission des droits de l'Homme de l'Assemblée.
Il a affirmé que le texte, qui stipule que la peine de mort "compromet la dignité humaine" et qu'il n'y a pas de preuves d'un "effet dissuasif", devrait être soumis au vote de la commission dans le courant du mois, avant d'être soumis au vote des 192 pays membres de l'Assemblée.
Le projet appelle les Etats qui pratiquent la peine capitale "à établir un moratoire sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort". Il les exhorte également "à limiter sa pratique et réduire le nombre de crimes pour lesquels la peine de mort peut être imposée".
L'Italie, qui a rejoint pour deux ans le Conseil de sécurité en janvier, a promis d'utiliser ce temps pour tenter d'obtenir une résolution sur un moratoire. Les 27 pays membres de l'Union européenne, se sont aussi engagés à faire adopter une résolution contre la peine de mort.
Deux précédentes tentatives pour faire adopter une telle résolution par l'Assemblée générale ont échoué en 1994 et 1999.
Selon Amnesty international, 133 pays ont aboli la peine de mort par la loi ou en pratique, tandis que 64 pays et territoires conservent et utilisent ce châtiment, même si le nombre d'Etats qui le pratiquent à une fréquence annuelle est largement inférieur à ce chiffre.