Le ministre japonais de la Justice, qui a révolté les organisations de défense des droits de l'Homme en proposant des exécutions automatiques dans les 6 mois suivant la sentence, a proposé mercredi des méthodes "plus pacifiques" que la pendaison.
Le Japon est le seul grand pays industrialisé démocratique en dehors des Etats-Unis à pratiquer la peine capitale.
"Je comprends totalement que la pendaison est ce qui est prévu par le code pénal, mais franchement, j'ai le sentiment qu'il doit y avoir des méthodes plus pacifiques", a dit Kunio Hatoyama, en réponse à une question au Parlement.
M. Hatoyama, 59 ans, petit-fils d'un ex-Premier ministre, avait déclenché un tollé il y a un mois en suggérant que les condamnés à mort soient pendus "automatiquement" dans les 6 mois suivant la sentence, sans attendre l'accord du ministre de la Justice.
Ses remarques avaient suscité une vague de protestations de 49 organisations humanitaires, dont la branche japonaise d'Amnesty International.
Tout en jugeant que la peine capitale était nécessaire en raison des "crimes extrêmement violents de ces dernières années", il a toutefois estimé que la signature de chaque exécution par le ministre lui faisait porter une charge émotionnelle importante.
Depuis sa nomination en août, M. Hatoyama n'a encore pas eu à prendre une telle responsabilité.
Le Japon a repris les exécutions l'an dernier dès l'arrivée au pouvoir du Premier ministre conservateur Shinzo Abe -- qui a depuis démissionné -- et a procédé à 10 pendaisons.
Elles avaient été interrompues pendant 15 mois car le précédent ministre de la Justice, Seiken Sugiura, estimait que la peine de mort était en contradiction avec les croyances bouddhistes.