TOKYO, 1 fév 2008 (AFP) - Trois condamnés à mort ont été pendus vendredi au Japon, les premières exécutions capitales dans le pays en 2008, a-t-on appris auprès du ministère de la Justice.
Il s'agit de Masahiko Matsubara, 63 ans, pendu à Osaka (centre-ouest), de Takashi Mochida, 65 ans, à Tokyo, et de Keishi Nago, 37 ans, exécuté à Kagoshima (sud), a précisé un porte-parole du ministère à l'AFP.
Le ministère n'a pas donné le détail des condamnations des trois exécutés, se contentant d'indiquer qu'il s'agissait de "meurtriers".
Ces pendaisons portent à seize le nombre de condamnés à mort exécutés au Japon depuis le 25 décembre 2006. Le pays avait alors rompu un moratoire de facto de quinze mois, appliqué en raison des convictions abolitionnistes du ministre de la Justice de l'époque, l'avocat bouddhiste Seiken Sugiura.
Quatre condamnés avaient été pendus ce jour de Noël, et les exécutions ont repris depuis à un rythme régulier.
Le ministre de la Justice, Kunio Hatoyama, est un fervent partisan de la peine de mort et avait proposé peu après sa nomination en août que l'exécution intervienne "automatiquement" dans les 6 mois suivant la condamnation, sans attendre l'accord du ministre.
La loi japonaise exige en effet qu'un ordre d'exécution soit personnellement signé par le ministre de la Justice. En théorie, cet arrêt de mort doit être signé dans les six mois qui suivent la condamnation définitive, mais dans la pratique les condamnés à mort attendent en général des années, voire des décennies, avant d'être exécutés.
Devant le tollé suscité par sa proposition chez les organisations hostiles à la peine de mort, M. Hatoyama s'était ensuite dit prêt à discuter des contours d'une réforme éventuelle avec ses opposants.
Il s'était également prononcé en faveur de méthodes "plus pacifiques" d'exécution que la pendaison, sans toutefois indiquer lesquelles.
En signant ses premiers ordres d'exécution, pour trois condamnés pendus en décembre, M. Hatoyama avait demandé que les noms des exécutés soient désormais publiés, pour la première fois au Japon.
Amnesty International avait vivement contesté cette triple exécution, reconnaissant toutefois comme une avancée la publication des noms.
Le Japon est le seul grand pays industrialisé démocratique en dehors des Etats-Unis à pratiquer la peine capitale, soutenue par une majorité de la population, selon les enquêtes d'opinion.