Agence France-Presse - Guatemala - Le Congrès du Guatemala a voté un texte qui rétablit implicitement la peine de mort, ce qui a soulevé mercredi les protestations des organisations de défense des droits de l'Homme.
Les parlementaires guatémaltèques ont adopté un texte présenté mardi par le Parti patriote (PP, opposition de droite) qui prévoit le rétablissement de la grâce présidentielle, ouvrant la voie à de nouvelles exécutions. Le droit de grâce avait été suspendu en 2000, ce qui avait provoqué un vide juridique et empêché l'application de la peine de mort.
«La peine de mort est cruelle, inhumaine et dégradante» et «inefficace pour réduire la délinquance», a dénoncé Amnesty International dans un communiqué.
«Le Guatemala a voté aux Nations unies en faveur de la suspension mondiale des exécutions, le président Alvaro Colom (un social-démocrate au pouvoir depuis un mois, ndlr) doit respecter cet engagement», a ajouté un enquêteur de l'organisation de défense des droits de l'homme, Sebastian Elgueta.
«Nous, nous sommes pour l'abolition de la peine capitale», a déclaré une responsable de la Fondation Myrna Mack, Carmen Ibarra, qui reconnaît que «la société veut des solutions drastiques contre la violence comme la peine de mort, le lynchage et les exécutions extra-judiciaires».
La députée conservatrice Roxana Baldetti estime pour sa part que c'est un outil «à utiliser pour réduire le climat d'insécurité qui a mis le pays à genoux».
La violence fait des ravages au Guatemala. Les Maras (gangs armés urbains) comme les organisations criminelles liées au trafic de drogue agissent en toute impunité et terrorisent la population.
Le nouveau président a lancé mardi des opérations conjointes de l'armée et de la police pour tenter de sécuriser la capitale Guatemala et les transports en commun, après l'assassinat de plusieurs chauffeurs de bus.