Déclaration de M. Bernard Kouchner et de Mme Rama Yade.
La France salue l'adoption le 18 décembre par l'Assemblée générale des Nations unies de la résolution appelant tous les Etats à établir un moratoire sur le recours à la peine de mort. Ce texte marque un tournant sur le chemin de l'abolition universelle de la peine capitale. Pour la première fois, l'Assemblée générale des Nations Unies donne un signal clair dans ce sens.
L'Assemblée générale des Nations Unies encourage, par ce texte historique, la tendance actuelle vers la réduction du nombre des exécutions et l'abolition de la peine de mort. La récente décision de l'Etat du New Jersey aux Etats-Unis de renoncer à la peine capitale en est la dernière illustration. Plus de cent trente Etats, soit plus de deux tiers des membres des Nations Unies, ont renoncé à la peine de mort. Nous appelons les autres à les rejoindre.
Au moment où l'Assemblée générale se saisissait de cette question, des exécutions ont hélas eu lieu dans plusieurs pays, comme en Biélorussie, au Japon ou en Iran, allant à contre courant du mouvement vers l'abolition. Nous appelons les autorités iraniennes à suspendre les exécutions imminentes concernant notamment des personnes mineures au moment des faits qui leurs sont reprochés.
La France et ses partenaires européens continueront à œuvrer en faveur de l'abolition universelle de la peine capitale, comme en témoigne la décision de l'Union européenne le 7 décembre de faire du 10 octobre la journée européenne contre la peine de mort.
Notre mobilisation contre la peine de mort est un acte de foi dans l'humanité. C'est proclamer, avec Victor Hugo, que « l'inviolabilité de la vie humaine est le droit des droits. Tous les principes découlent de celui-là ». L'abolition de la peine capitale va dans le sens de l'Histoire. A nous, à force de volonté et de persuasion, d'en accélérer le cours.